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"Leur 6 juin 1944" : le Débarquement en quatre histoires

WEBDOC | A l’occasion du 70ème anniversaire du Débarquement, France Info vous propose de suivre un résistant, un des premiers GI’s à débarquer sur Omaha Beach, un soldat allemand et une jeune Caennaise le 6 juin 1944. Quatre récits qui tissent la trame de cette journée historique, dans l’intimité d’une expérience personnelle.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Reuters/National Archives of Canada/Handout via Reuters/Stéphanie Berlu-Vigné)

"On a emporté un pull, on a fermé la maison. Et puis on est tous descendu en longeant les murs parce que ça bombardait. On avait très peur. Alors là, moi personnellement j’ai dit : « c’est impossible ! On ne va plus vivre » ", se souvient Anne-Marie Denizot. Pour elle qui avait 15 ans à l’époque, le Jour-J est le début d’une longue épreuve, cachée pendant plus d’un mois dans des caves près de l’abbaye aux Hommes, à Caen, pour échapper aux bombardements qui, jour après jour, détruisent la ville. Après la guerre, Anne-Marie est pourtant devenue l’une des pionnières de la réconciliation franco-allemande.

 

 

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"Le plus dur dans le fait de ne pas pouvoir voir en avançant sur la plage, c’est que les fantassins étaient couchés dessus avec des mitrailleuses. Ils étaient alignés sur cette plage. Je ne sais pas si je n’ai pas roulé sur quelques-uns de mes camarades avec le char ." 70 ans après, cette angoisse hante encore Bill Gast, à l’époque conducteur de char au 743ème Tank batalion américain. Débarqué dans les premiers sur Omaha Beach, il ira avec son unité jusqu’en Allemagne, où il s’arrêtera face aux Russes.

Fallait espérer qu’ils soient occupés ailleurs. Nos poteaux étaient par terre et les fils coupés. Et alors ça a permis de retarder de plusieurs heures le départ des Allemands ." Instituteur et résistant du côté de Saint-Lô, il monte un maquis le jour du Débarquement. Il n’échappera que par miracle à sa destruction par les SS.

"Le 6 au matin, je suis monté dans la coupole en acier. Et là, j’ai vu qu’il y avait des bateaux qui arrivaient au large. Les bateaux étaient encore loin, mais ils ont tiré des obus sur Caen. Ensuite je suis redescendu pour raconter aux autres. Il y avait tellement de gens là-dedans et de plus en plus arrivaient pour se cacher. Et puis l’air manquait, on avait l’impression d’étouffer. " Cartographe dans une unité d’infanterie allemande, Hans Sauer a assisté au Débarquement sans vraiment y croire. Il échappe de justesse aux durs combats qui empêchent les Britanniques et les Canadiens de prendre Caen au soir du 6 juin.

En quatre témoignages, quatre expériences intimes et personnelles, France Info vous propose de revivre cette journée qui a marqué l'Histoire, pour comprendre à hauteur d'homme ce que fut vraiment le Débarquement.

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