Loi contre la "propagande" homosexuelle : la Russie sourde aux "légères pressions"
A la veille de l'ouverture des Mondiaux d'athlétisme, le ministre des Sports a voulu rassurer les sportifs concernant cette loi, sans faire marche arrirère.
La loi controversée promulguée en Russie contre la "propagande" homosexuelle vient heurter l'agenda sportif. Alors que les Mondiaux d'athlétisme débutent samedi 10 août, et que les Jeux olympiques d'hiver, organisés à Sotchi en février, se profilent, la polémique enfle, vendredi, des voix s'élevant pour dénoncer une législation homophobe.
Du côté des autorités russes, pas question de revenir en arrière, ni de montrer une quelconque crainte d'un boycott de ces grands rendez-vous.
Le ministre des Sports défend la loi ...
"Je voudrais lancer à tous un appel au calme", a déclaré le ministre des Sports, Vitali Moutko, à la veille de l'ouverture des Mondiaux d'athlétisme. "Tous les sportifs et organisations sportives devraient garder leur calme. Leurs droits seront respectés. (...) Cette loi vise à interdire la propagande devant mineurs. Personne ne va porter atteinte aux droits des citoyens", a-t-il justifié.
A ses côtés, le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack, a déclaré ne voir "aucun problème concernant cette loi", appelant à "respecter" la législation russe.
... et ne craint pas le boycott des JO
"Toutes les personnes sensées comprennent que l'ingérence de la politique dans le sport est inadmissible", a ajouté le ministre. "Plus la Russie est forte, et plus cela déplaît à certains. Nous sommes tout simplement un pays unique", a-t-il fait valoir. "Il n'y a aucune raison de craindre les appels au boycott des Jeux olympiques", a poursuivi le ministre, qualifiant de "légère pression" les appels au boycott des JO de Sotchi par des athlètes et défenseurs des droits des homosexuels.
Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), a toutefois réclamé des précisions à la Russie concernant cette loi. Sollicité par une pétition, il a demandé aux autorités russes de préciser les effets éventuels de ce texte sur le déroulement des JO, en février prochain. "Il y a encore des incertitudes et nous avons décidé de leur demander plus de clarifications", a déclaré le Belge.
Il a par ailleurs rappelé que la charte olympique n'autorisait aucune discrimination. "Elle dit que le sport est un droit de l'homme et doit être accessible à tous, quels que soient la race, le sexe et l'orientation sexuelle".
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