Manifestation en Bosnie après la mort d'un bébé privé de passeport
Depuis plusieurs semaines, les représentants des différentes
communautés de Bosnie n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une loi accordant
un numéro d'identité à leurs concitoyens. Un vide juridique qui a fait une
victime jeudi dernier. En l'absence de papiers, un nourrisson malade est arrivé
trop tard pour se faire soigner dans un hôpital serbe.
"L'Etat a refusé de nous délivrer un passeport pour
Berina. On s'est débrouillés pour franchir la frontière avec l'aide de la
police frontalière. Mais ensuite l'hôpital de Belgrade nous a demandé de leur
verser un millier d'euros, que nous n'avions pas et que l'assurance-maladie bosnienne
a refusé de payer. Mais il était déjà trop tard pour tout ", a témoigné le
père de la jeune victime.
Le mouvement "Bebolucija !"
Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées dimanche soir à
Sarajevo pour rendre hommage au bébé de trois mois. Des rassemblements ont
également eu lieu à Mostar et Banja Luka. Un cas qui est devenu le symbole d'un
vaste mouvement de contestation contre les dirigeants du pays depuis plusieurs
semaines.
Un mouvement baptisé "Bebolucija !" sur les réseaux sociaux
(groupe Facebook et ou sur Twitter). De fait, faute d'accord
sur une nouvelle loi, plusieurs milliers de bébés nés depuis le mois de février
se retrouvent également sans numéro d'identité.
Pour les protestataires, cette situation est symptomatique
des dissensions qui existent toujours entre les différentes communautés
bosniennes. Les dirigeants de la République serbe de Bosnie demandent que la
nouvelle loi accorde à leurs citoyens des numéros d'identité différents de ceux
des citoyens de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine qui réunit Croates et
Bosniaques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.