Accablé par les Occidentaux, Poutine écourte sa présence au G20
Sous un feu nourri de très vives critiques des pays anglo-saxons critiquant l'action de la Russie dans la crise ukrainienne, Vladimir Poutine décide d'écourter sa présence au sommet du G20 de Brisbane (Australie).
Sous un feu nourri de très vives critiques des pays anglo-saxons dénonçant l'action de la Russie dans la crise ukrainienne, Vladimir Poutine a décidé samedi 15 novembre d'écourter sa présence au sommet du G20 de Brisbane (Australie), plombé par une ambiance de guerre froide. "Le programme pour la deuxième journée [pour Vladimir Poutine] a changé. Il a été raccourci", explique une source au sein de la délégation russe sous couvert d'anonymat, faisant référence à la journée de dimanche.
Le président russe participera aux réunions du sommet mais ne sera pas présent lors d'un déjeuner officiel et parlera devant la presse plus tôt que prévu.
Depuis vendredi, veille de l'ouverture du sommet dans cette ville de l'Est de l'Australie, les pays anglo-saxons ont multiplié les charges en règle contre la Russie et son rôle dans la crise ukrainienne. "Menace pour le monde", quête de "gloire perdue du tsarisme", agresseur de pays plus petits : Etats-Unis, Australie et Grande-Bretagne n'ont pas mâché leurs mots.
"Vous devez sortir d'Ukraine"
Selon des informations de la presse canadienne, le Premier ministre Stephen Harper a même attaqué frontalement Vladimir Poutine lors de leur première rencontre samedi matin : "J'imagine que je vais vous serrer la main, mais je n'ai qu'une seule chose à vous dire : vous devez sortir d'Ukraine".
L'Otan a confirmé cette semaine les affirmations de Kiev accusant la Russie d'avoir déployé des troupes et équipements militaires russes dans l'Est de l'Ukraine contrôlé par des rebelles prorusses, ce que Moscou a farouchement nié. Sur place, cinq personnes ont été tuées par un tir de mortier dans une ville tenue par les séparatistes. Plus de 4 000 personnes sont mortes depuis le début du conflit en avril.
"L'abandon de sentiments conflictuels"
Avant cette annonce, le président russe avait rencontré en tête à tête certains membres du groupe des pays les plus riches du monde, dont David Cameron, et François Hollande. Selon les médias britanniques, David Cameron s'est montré très ferme. Soit l'accord de Minsk du 5 septembre sur un cessez-le-feu est appliqué et cela améliorera les relations. "Ou bien nous pouvons voir les choses d'une manière très différente en termes de relations entre la Russie et le Royaume-Uni, l'Europe et les Etats-Unis", a-t-il fait valoir. La Grande-Bretagne avait déjà menacé vendredi la Russie de nouvelles sanctions internationales.
Pas de dialogue sur la vente du Mistral
François Hollande a plutôt joué l'apaisement, alors que Paris et Moscou sont en litige sur la livraison à la Russie, suspendue par la France, de navires de guerre Mistral. "Il faut faire tout notre possible pour minimiser les risques et les conséquences négatives pour nos relations bilatérales", a déclaré Vladimir Poutine dans ses premiers échanges avec François Hollande. Selon une source française, les deux hommes n'ont pas parlé du Mistral.
Ces échanges diplomatiques ont éclipsé les autres temps forts de cette première journée du sommet de Brisbane : la relance de la croissance, le climat et Ebola. L'hôte australien n'avait pas souhaité faire du climat une de ses priorités, mais Barack Obama en a décidé autrement, et la place de la lutte contre le changement climatique dans le communiqué final prévu dimanche est majeure, selon plusieurs sources.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.