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Consommation : "On est autour de 25 à 30% de hausse" du prix de l'huile de tournesol, estime un spécialiste de la grande distribution

La pénurie d'huile de tournesol engendrée par la guerre en Ukraine commence à avoir de sérieuses répercussions sur les prix et force les grandes surfaces à mettre en place des "rationnements".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Les rayons d'huile se vident dans les supermarchés, victime de la pénurie causée par la guerre en Ukraine, 12 avril 2022. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

Olivier Dauvers, journaliste et spécialiste de la grande distribution, explique mardi 19 avril sur franceinfo que le prix de l'huile de tournesol a connu "autour de 25 à 30% de hausse sur les deux ou trois derniers mois". La pénurie causée par la guerre en Ukraine a également une répercussion sur d'autres produits, notamment les pâtisseries et biscuits, dont le prix risque de grimper "de 10% d'ici à l'été".

franceinfo : Quelles sont les conséquences de la pénurie d'huile de tournesol ?

Olivier Dauvers : Les prix sont en hausse. On est autour de 25 à 30% de hausse sur les deux ou trois derniers mois, c'est-à-dire juste avant que cet épisode n'intervienne. Et on commence à voir beaucoup de rayons vides ou peu remplis. Dans un cas sur deux, il y a soit un problème de rupture, soit un rationnement qui a été mis en œuvre. Ça veut dire que désormais, ça concerne quasiment tout le monde. C'est difficile d'acheter de l'huile de tournesol en magasin.

L'huile de tournesol est-elle la seule concernée ?

Il y a évidemment d'abord l'huile de tournesol, parce que c'est celle-là sur laquelle il y a des problèmes d'approvisionnement, de la difficulté à avoir les quantités commandées quand on est distributeur. Mais par voie de ricochet, vous vous déportez sur d'autres huiles. La première victime collatérale, c'est l'huile de colza. On voit les rayons qui commencent à se vider. En revanche, l'huile d'olive, parce que ce n'est pas les mêmes usages et parce qu'elle est beaucoup plus chère, n'est pas la grande victime. C'est d'abord les huiles de tournesol et un peu colza.

"Cela oblige les distributeurs à mettre des rationnements, maximum trois à cinq bouteilles, sinon les rayons se vident en un instant."

Olivier Dauvers, journaliste et spécialiste de la grande distribution

à franceinfo

Y a-t-il un risque de forte hausse des prix sur d'autres produits ?

C'est précisément parce qu'il y a une concurrence entre, d'un côté, les industriels qui en ont besoin pour faire des biscuits, des chips, des préparations diverses, et de l'autre côté, ceux qui mettent de l'huile dans des bouteilles. Ils se font concurrence pour avoir accès à la matière première et c'est cela qui rend difficile l'approvisionnement, qui tire les prix vers le haut. Évidemment, on va avoir des hausses de prix sur les chips, sur les biscuits, sur la pâtisserie. À ces produits-là, se rajoute aussi l'augmentation que l'on connaît sur les cours mondiaux du blé. C'est impossible que vos biscuits préférés n'augmentent pas de 10% d'ici à l'été. Les biscuits et la pâtisserie, c'est ce qui va progresser le plus.

"Toute la pâtisserie ou la biscuiterie, est faite avec de la farine de blé, des œufs, donc ça va être ce qu'on appelle inflation à spectre large."

Olivier Dauvers

à franceinfo

Cela va être l'ensemble des produits en rayon, un peu comme on l'a connu il y a quelques semaines sur les pâtes.

Les industriels ont-ils la possibilité de se rabattre sur des produits de substitution ?

C'est difficile parce que la particularité du marché de l'huile, c'est que chaque huile a une particularité chimique. Remplacer l'huile de palme, ce n'est pas facile parce qu'elle a des propriétés physico-chimiques. Chaque huile a des propriétés, et donc des usages. On peut remplacer l'huile de tournesol par de la colza, mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas systématique et pas aussi simple que les apparences pourraient le laisser penser.

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