Crise en Ukraine : ce que l'on sait du bombardement d'une école dans la région du Donbass
Un obus a touché une école maternelle d'une petite ville en périphérie de Lougansk, dans l'est du pays. L'explosion n'a fait aucun mort.
Alors que la Russie a annoncé mardi le retrait partiel de ses hommes déployés aux abords de l'Ukraine, sans convaincre les Occidentaux, une école dans l'est du pays a été touchée par un obus dans la matinée du jeudi 17 février. La crise diplomatique autour de l'Ukraine est chaque jour plus tendue. D'un côté, les séparatistes prorusses dans l'est du pays, ainsi que 100 000 soldats russes déployés aux abords de la frontière ; de l'autre, le gouvernement ukrainien, soutenu notamment par les Etats-Unis.
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Franceinfo fait le point sur cette attaque symbolique, intervenue la veille du lancement de la conférence annuelle de Munich, en Allemagne. La crise ukrainienne devrait largement y être traitée.
Trois blessés dans l'attaque
Jeudi 17 février, à 8h45, un obus a éventré le mur d'une école maternelle de Stanitsa Louganska, une petite ville de 12 000 habitants de l'est du Donbass. Cette région limitrophe de la Russie est contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014. Stanitsa Louganska se situe justement sur la ligne de contact entre les régions séparatistes prorusses et le reste de l'Ukraine.
Dans la salle de sport de l'école, jeudi, des débris de briques se mêlaient aux ballons de foot, selon France 2. Une vingtaine d'enfants étaient présents dans l'établissement, mais ils prenaient leur petit-déjeuner à l'étage. La police ukrainienne a diffusé une vidéo de leur évacuation. Trois employés ont été blessés, aucun n'enfant n'est corporellement blessé. Aucun mort n'est à déplorer.
Des frappes qui se multiplient
Plusieurs autres attaques ont été observées jeudi dans l'aire urbaine de Lougansk, 409 000 habitants, dont l'école de Stanitsa Louganska fait partie. "Les bombardements ennemis ont endommagé le bâtiment d'un jardin d'enfants, des lignes électriques, un gazoduc et détruit deux maisons privées", selon un bilan publié par le ministère de la Défense ukrainienne vendredi 18 février au matin. La moitié de la population est privée d'électricité.
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Plus largement, les frappes à l'arme lourde se sont multipliées jeudi dans la région du Donbass. Le petit village de Vrubivka, à 90 km à l'ouest de l'école attaquée, a par exemple été touché, selon le gouvernement ukrainien : "Les forces armées russes ont tiré des pièces d'artillerie (...) et endommagé le bâtiment d'une école secondaire locale, un gazoduc et une maison privée." Durant la seule journée de jeudi, "60 violations du cessez-le-feu, dont 43 avec des armes interdites par les accords de Minsk", ont été recensées par le gouvernement ukrainien.
Plus largement, 130 à 190 violations de cessez-le-feu sont recensées chaque jour, rappelle la grande reporter Maryse Burgot, envoyée spéciale de France 2. Il n'est pas possible de vérifier quels sont les responsables de chaque violation.
Les deux camps se rejettent la responsabilité
Dans un communiqué publié jeudi soir, le ministère de la Défense ukrainienne a jugé la Russie "responsable de la situation dans les territoires temporairement occupés". "Tout dommage pouvant être causé aux personnes ou aux infrastructures dans les territoires temporairement occupés est une provocation", estime-t-il, tandis que les actions de l'Ukraine "sont purement défensives".
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De leur côté, les séparatistes de Lougansk ont accusé Kiev d'être responsable d'une multiplication des bombardements pour "pousser le conflit vers une escalade", explique l'AFP vendredi. Le Kremlin a lui estimé que la "concentration extrême des forces ukrainiennes" était responsable de cette situation "extrêmement dangereuse".
Un "prétexte" pour intervenir ?
Les attaques sont nombreuses. Mais dans le cas de la frappe sur l'école de Stanitsa Louganska, "très symbolique", cela "pourrait être le début d'un engrenage qui mènerait à une guerre totale", estime Maryse Burgot, de France 2.
La Russie a exprimé sa "profonde préoccupation", sans arrêter ses négociations. Le Kremlin a déroulé une nouvelle fois jeudi le catalogue de ses demandes stratégiques aux Occidentaux, qui les ont pour la plupart déjà rejetées. Moscou réclame notamment un "renoncement à tout élargissement futur de l'Otan", à l'Ukraine en particulier. En cas de refus, "la Russie sera forcée de réagir, notamment par la mise en œuvre de mesures à caractère militaire et technique", a-t-elle menacé.
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Britanniques et Américains considèrent qu'avec cette attaque Moscou pourrait servir de prétexte pour intervenir dans le conflit qui oppose depuis huit ans l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses dans le Donbass. Cette opération, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson, est "conçue pour discréditer les Ukrainiens" et "créer une provocation fallacieuse justifiant une action russe". Un avis que partage le président américain : Joe Biden a répété jeudi que la Russie préparait une "fausse alarme".
Jusqu'ici absente du conflit ukrainien, la Chine s'est mêlée au débat jeudi. Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, a ainsi déclaré : "L'expansion constante de l'Otan, dans le sillage de la Guerre froide, va à l'encontre de notre époque."
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