"Depuis chez moi, d'un hôtel... Partout où il y a du wifi" : rencontre avec l'un de ces "cybersoldats" volontaires qui fait la guerre à la Russie
Emmanuel Macron reçoit les chefs de partis jeudi 7 mars pour parler de l'Ukraine et revenir sur ses propos sur l'éventualité d'y envoyer des troupes. Une hypothèse avancée au motif qu'il ne faut rien exclure. Sur le front, l'Ukraine vit une période extrêmement difficile, mais reste très active dans une autre forme de guerre : la guerre électronique. Ou comment pirater des sites russes pour mettre à mal l'économie de guerre de Moscou.
Ces "cybersoldats" sont épaulés par des volontaires du monde entier. Olivier n'a pas besoin d'être en Ukraine pour faire sa guerre à lui. "Depuis un hôtel, depuis chez moi... Partout où il y a du wifi." Même depuis son canapé, en Belgique, Olivier peut paralyser des sites de sociétés russes, des services financiers, ou encore des sites ministériels. "Il y a quand même une éthique, précise-t-il. Les hôpitaux, on n'y touche pas. Des installations qui permettraient à des avions civils de voler, non plus. J'y tiens."
Environ 400 millions d'euros de dégâts
Près de 6000 volontaires ont rejoint l'armée électronique ukrainienne. Ils sont désormais une vingtaine de francophones réunis dans l'unité formée par Olivier : "C'est, je dirais, 50% de ma vie, au moins. Si mes compétences pouvaient être utilisées à meilleur escient, ce ne serait pas plus mal. Je n'ai pas de fierté particulière", glisse-t-il.
Ces spécialistes de la cybersécurité sont rattachés au ministère numérique ukrainien, qui leur envoie les missions à effectuer. La cible : l'économie russe. "En une année, il y a eu 400 millions de dollars de dégâts : c'est quand même des munitions en moins pour la Russie, des soldats en moins qu'on paie. Cela a un impact." Ces volontaires accomplissent aussi tout un travail pour contrer la propagande du Kremlin sur les réseaux sociaux. Une guerre dans laquelle Moscou a pris beaucoup d'avance.
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