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Désintox. L'Ukraine n'a pas tué 13 000 civils russophones du Donbass depuis 2014.

Publié Mis à jour
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Article rédigé par Désintox - Arte
France Télévisions

C'est un chiffre qu'on lit beaucoup sur les réseaux sociaux depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, et que certains pro-russes mettent en avant pour dénoncer des récits trop favorables à Kiev.

C'est un chiffre qu'on lit beaucoup sur les réseaux sociaux depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, et que certains pro-russes mettent en avant pour dénoncer des récits trop favorables à Kiev : depuis 2014, l'Ukraine aurait tué 13 000 civils russophones du Donbass. Des morts que l'Occident refuserait de considérer. Le 5 mars, ce nombre était cité par Vladimir Poutine pour qui « les habitants du Donbass ne sont PAS des chiens errants ! Pourtant, 13 000 à 14 000 d'entre eux y ont été tués au fil des ans. »

Ce chiffre ne sort pas de nulle part. Il a été initialement avancé par l’ONU dès 2019, puis précisé dans un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui estime que d’avril 2014 à février 2020, il y a eu de 13 000 à 13 200 personnes tuées dans le Donbass.

Contrairement à ce que laissent entendre les pro-russes, les victimes, selon l'ONU, concernent essentiellement des combattants, issus des deux camps. D’après le rapport de l’ONU, environ 4 100 membres des forces ukrainiennes et environ 5 650 membres de groupes armés pro-russes sont morts dans ce conflit. Le nombre de civils décédés, dans les deux camps également, étant estimé à au moins 3 350.

Ce qui n’enlève rien au fait que des exactions ayant mené à la mort de civils ont pu être commises aussi bien par les forces ukrainiennes que par les séparatistes. Le 2 mars, la Cour pénale internationale a annoncé qu’elle allait ouvrir une enquête pour déterminer si des faits commis en Ukraine depuis 2014 pouvaient être qualifiés de crimes de guerre. Mais parler de 13 000 civils tués par les Ukrainiens pour justifier la guerre, c'est faire de la propagande, tout en prétendant la dénoncer.

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