En Ukraine, des réfugiés tentent de revenir en zone occupée : "Si j'ai envie de rentrer chez moi, c'est mon choix"
Alors qu'une contre-attaque s'y prépare, plusieurs centaines de civils tentent de rejoindre la région de Kharson, au sud du pays. Nous avons rencontrés certains d'entre eux, décidés à prendre des risques, dans l'espoir de retrouver leur logement.
Vitaly patiente depuis plus de deux semaines dans un parking de Zaporijia, dans le centre de l'Ukraine. Il désire rentrer chez lui à Kherson, dans le sud du pays où les forces ukrainiennes appellent pourtant les civils à fuir avant de lancer une offensive contre l'armée russe. Mais seuls 30 véhicules par jour sont autorisés à quitter les lieux. "Il n'y a pas de boulot ici, le gouvernement me donne 2 000 grivna par mois, explique l'Ukrainien. Avec ça, je ne peux même pas à louer un appartement. Au moins, chez moi : j'ai un toit."
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Les autorités retardent le départ de Vitaly en lui répétant que ce voyage est trop dangereux. "Ils ont peut-être raison mais au final, je suis libre de faire ce que je veux, lance Vitaly. Si j'ai envie de rentrer chez moi : c'est mon choix ! Je ne suis pas le seul dans ce cas, il y a plein de gens ici qui ont de la famille à Kherson. On peut nous avertir oui - mais pas nous interdire."
"Évidemment, c'est super dangereux"
Ils sont plusieurs centaines dans sa situation. Vitaly et sa famille seront escortés par l'armée ukrainienne, jusqu'à un certain point. Il le sait car c'est la deuxième fois qu'il fait l'aller-retour : "Les militaires nous accompagnent jusqu'au dernier checkpoint ukrainien mais après je finis seul ! Donc, entre les deux lignes de front, nous sommes livrés à nous-même." Et quand on lui demande s'il ne se sent pas entre deux feux, Vitaly répond : "Évidemment, c'est super dangereux... et d'ailleurs on nous a déjà tiré dessus."
Les risques que prennent ces réfugiés en disent long sur leurs conditions d'accueil et de vie. À Zaporijia, leur seul abri est leur voiture. Romane et Yaroslav écoutent de la musique. Ils vivent dans le Donbass - juste à côté de Sloviansk. Les tirs d'artilleries y sont très intenses en ce moment mais qu'importe, ils veulent réparer leurs maisons avant qu'elle ne s'effondre. Seul problème et non des moindres : ils ne savent pas vraiment où ils mettent les pieds. "On ne sait absolument rien, explique l'un d'eux. On peut juste lire quelques témoignages sur internet."
"On sait que les Russes se sont mal comportés à Izioum par exemple. Mais ce sont les infos ukrainiennes donc ça n'est pas clair du tout. On verra sur place, on va vraiment y aller à tâtons."
Romane et Yroslav, Ukrainiensà franceinfo
Avant de partir, ces milliers de personnes attendent dans des conditions très difficiles. Des femmes enceintes et des enfants sont traités comme des sans-abris dans leur propre pays.
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