Flambée des coûts de l'énergie : l'Allemagne abaisse le prix des transports publics et songe à maintenir "en veille" des centrales à charbon
"Nous voulons inciter les usagers à recourir davantage aux transports publics locaux là où c'est possible", a expliqué le co-président du parti social-démocrate (SPD), Lars Klingbeil.
La mesure ambitionne d'inciter les Allemands à prendre le plus souvent possible les transports en commun plutôt que leur voiture : en réponse à la flambée des prix de l'essence et à la dépendance aux hydrocarbures russes, la coalition au pouvoir en Allemagne a annoncé, jeudi 24 mars, qu'elle allait temporairement réduire les prix des transports publics.
"Prendre le bus et le train n'aura probablement jamais été aussi bon marché en Allemagne", a déclaré la codirigeante du parti des Verts, Ricarda Lang, en dévoilant ce programme qui verra les passagers ne payer que neuf euros par mois pendant 90 jours pour les transports publics locaux. "Nous voulons inciter les usagers à recourir davantage aux transports publics locaux là où c'est possible", a ajouté le coprésident du parti social-démocrate (SPD) Lars Klingbeil, au sujet cette annonce qui figure dans un plan d'aide budgétaire de plusieurs milliards d'euros présenté jeudi.
Des aides pour tous les salariés et les ménages les plus modestes
Visant à alléger la facture des ménages, laquelle s'est envolée avec la hausse des coûts de l'énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine, le paquet de mesures comprend également pour tous les salariés imposables un versement exceptionnel de 300 euros. Les ménages les plus pauvres se verront attribuer une aide supplémentaire de 100 euros, ainsi qu'un bonus de 100 euros par enfant, en complément des allocations familiales.
Enfin, la taxe énergétique sur les carburants sera réduite pendant trois mois et ramenée "au niveau minimum européen", soit une réduction de 30 centimes par litre pour l'essence et de 14 centimes par litre pour le diesel.
Des centrales à charbon "en veille" en cas de pénurie
Contraint de se priver du gaz russe, l'Allemagne se donne la possibilité de "suspendre jusqu'à nouvel ordre" la fermeture de certaines centrales à charbon, tout en maintenant l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030, selon un accord signé entre les partis de la coalition d'Olaf Scholz, présenté jeudi. Ces éventuelles suspensions se tiendront "après examen par l'Agence fédérale des réseaux", explique-t-il.
A court terme, le pays veut "réduire la consommation de gaz dans la production d'électricité à court terme", ce qui passera, selon l'accord publié jeudi, par le maintien "en veille de sécurité" de centrales à charbon pour parer à tout risque de pénurie.
La sortie du charbon en 2030, plutôt qu'en 2038 comme le prévoyait l'ancien gouvernement d'Angela Merkel, est l'une des mesures phares de la nouvelle coalition, où les Verts tiennent une place de choix, dans un pays qui a décidé de tourner le dos au nucléaire à la suite de l'accident en 2011 dans la centrale japonaise de Fukushima.
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