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Vidéo Guerre en Ukraine : à la rencontre des passagers d'un train pour Kharkiv, ligne de vie du pays

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 4 min
train Ukraine
Article rédigé par France 2 - S. Perez, C. Cormery, L. Oliinyk, A. Markushyn, Y. Kadouch
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Le train est d'une utilité cruciale pour les Ukrainiens depuis le début du conflit avec la Russie. Il permet de relier la ligne de front avec Kiev et transporte nombre de vies mouvementées par le conflit.

Dans les wagons, la guerre en condensé. C'est l'histoire d'un train qui part de Lviv pour rejoindre l'ouest de l'Ukraine en pleine guerre. Les reporters du journal de 20 heures de France 2 ont passé près de 25 heures dans ce train de l'Ukrzaliznytsia, la SNCF ukrainienne, avant de rallier Karkhiv. Ils sont allés à la rencontre des passagers, dont certains souhaitent rejoindre le front. 

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Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, les chemins de fer du pays se sont révélés d'une importance cruciale stratégique. Surtout, ils n'ont pas arrêté de fonctionner. De nombreuses mesures de sécurité ont été mises en place pour garantir la sécurité des passagers. C'est pour cette raison que Nicola Dragan, le contrôleur du train, ferme les rideaux des fenêtres une fois la nuit tombée. "Il ne faut pas que l'ennemi puisse voir les lumières depuis l'extérieur, nous ne devons pas être une cible. Nous avons aussi mis du scotch contre les éclats de verre", explique-t-il.

Vitali, le conducteur du train, a conscience qu'il peut être bombardé à tout moment : "Au début de la guerre, je sortais juste mon train du dépôt quand la gare a été frappée, à 600 mètres. Heureusement, je m'en suis sorti." D'autres n'ont pas eu cette chance. Plus de 300 cheminots sont morts en un an. 

La ligne de vie de la nation

Les passagers ont tous des raisons différentes de traverser leur pays. Il y a par exemple Alexander, qui a laissé sa famille en Allemagne et retourne dans sa ville, Irpin, pilonnée au printemps par l'armée russe. "On repart de zéro, on doit retrouver un appartement, un emploi, on ne peut pas rester réfugiés éternellement", soupire l'entrepreneur. Son voisin Vladislav, électricien, "n'habite pas au même endroit, mais vit la même chose."

Un peu plus loin, dans le wagon numéro sept de ce train de l'ère soviétique, trois jeunes hommes se préparent à aller au front. Ils viennent de terminer une formation en médecine de guerre. C'est leur façon de soutenir les combattants. Igor, lui, revient de l'est. Il a été blessé au bras et rentre chez lui après avoir été opéré. La solidarité s'organise : Svetlana, infirmière, vient le soulager en lui faisant une injection d'antidouleurs. Quelques heures plus tard, c'est le soulagement : Igor retrouve sa femme sur le quai du train. Une étreinte plus tard, et le train doit déjà repartir. Comme la ligne de vie d'une nation attaquée.

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