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Guerre en Ukraine : à Siversk, la tombe d'Oleksiï creusée à même le trottoir

Siversk est située juste sur la ligne de front, dans l'est de l'Ukraine. La petite ville est bombardée sans répit par les forces russes depuis des semaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La tombe d'Oleksiï, le 22 juillet 2022, à Siversk en Ukraine. (ANATOLII STEPANOV / AFP)

La tombe d'Oleksiï, né le 19 février 1976 et mort le 30 juin 2022, a été creusée rapidement, à côté du centre culturel de Siversk, dans l'est de l'Ukraine. Un petit monticule de terre recouvert de deux barrières en béton qui font office de pierre tombale. Un bouquet de fleurs jaunes a été déposé par une main bienveillante. Et une inscription, sur un carton : "Repose en paix, mon frère, nous t'aimons, nous nous souvenons, nous te pleurons."

"Que puis-je vous dire ? Il était assis là, devant sa maison, il y a eu deux missiles et il a été tué sur le coup", raconte à l'AFP Valeri, un voisin de 56 ans. Difficile d'en savoir plus sur la victime. Il ne faut pas s'attarder plus de quelques minutes au même endroit à Siversk.

Bombardements sans relâche

La tombe a été creusée sur un trottoir, devant l'un des seuls bâtiments encore debout de Siversk. Pilonnée sans répit par les forces russes depuis des semaines, la petite ville de l'est, située juste sur la ligne de front, dégage une atmosphère de fin du monde. Siversk respire la peur et la mort. C'est une zone de combats, les troupes russes sont à la lisière de la ville, et l'artillerie ukrainienne tire sans relâche.

Les rues sont trouées d'énormes cratères, les immeubles détruits ou noircis par le feu, un chien et un chat jouent autour d'une roquette plantée dans le trottoir. Par les fenêtres brisées des premiers étages des immeubles, on aperçoit les reliques d'une vie quittée à la hâte : vaisseliers, photos de familles, fauteuils renversés. Les missiles survolent la ville, tirés de chaque côté par les Russes et les Ukrainiens.

Malgré tout, quelques personnes circulent dans les rues, en bicyclette ou à pied, avec cette expression indéchiffrable de ceux qui sont au-delà de la peur. A la sortie des caves où se réfugient les civils restés dans cette ville qui comptait auparavant quelque 10 000 habitants, des braseros sont installés pour cuisiner. Certains cependant évacuent. Ils ont attendu le dernier moment pour fuir.

Un drapeau ukrainien déchiré flotte sur ce qu'il reste d'un immeuble noirci par les flammes, probablement un hôtel pour travailleurs. Et devant une maison à moitié réduite en cendres, apparaît la sinistre vision d'un cercueil en bois vide, partiellement détruit. Personne n'a eu le temps d'y mettre la personne à qui il était destiné.

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