Guerre en Ukraine : Amnesty international accuse la Russie de faire usage de bombes à sous-munitions
Selon un rapport de l'ONG publié ce dimanche, l'armée russe fait un large usage de ces armements, notamment à Kharkiv, la deuxième ville du pays, au mois de mars. Des bombes pourtant interdites par la Convention d'Oslo.
Les premières frappes documentées remontent au 24 mars, un mois exactement après le début de l'invasion russe en Ukraine. Six personnes sont tuées dans une file d'attente pour recevoir de l'aide humanitaire à Kharkiv, la deuxième ville du pays. Les autres cibles, selon des témoins, sont des aires de jeu ou encore des cimetières.
>> Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 12 juin
À chaque fois, le même récit : une roquette qui passe et de multiples explosions caractéristiques des bombes à sous-munitions. Tels sont les témoignages révélés par un rapport d'Amnesty international, dimanche 12 juin, faisant état d'un large usage de ces armes interdites par la Convention d'Oslo.
We documented seven cluster munition strikes in different neighbourhoods all over the city, where they found fins and pellets/fragments of cluster submunitions, as well as fragments of Uragan rockets known to carry such munitions. pic.twitter.com/ClU1YDtlWY
— Oksana Pokalchuk (@OPokalchuk) June 13, 2022
"30 et 32 sous-munitions chacune"
Donatella Rovera, spécialiste des crimes de guerre pour l'ONG, est allée en personne sur place afin de recueillir des preuves matérielles : "Dans pratiquement chaque lieu de frappe, nous avons trouvé les restes des obus qui avaient été utilisés. Cela nous a permis d'établir avec précision absolue quelle avait été l'arme utilisée, donc des roquettes Ouragan. Chacune contient entre 30 et 32 sous-munitions". Celles-ci produisent des éclats bien précis et des dégâts sur les bâtiments très caractéristiques, précise Donatella Rovera. Ses équipes ont aussi analysé les trajectoires, croisé les données avec la géolocalisation des troupes présentes à l'époque. Et il y a peu de doutes, selon Amnesty International : la Russie est soupçonnée d'avoir mené ces tirs.
Nous avons enquêté sur les frappes aveugles sur la ville de Kharkiv.
— Amnesty International France (@amnestyfrance) June 13, 2022
Les forces russes ont sciemment attaqué des zones civiles tuant des centaines de personnes et en mutilant des centaines d’autres.
Aujourd'hui, la vie des Ukrainiens ressemble à ça. https://t.co/muOgCIT33p
Les forces russes ont continué durant tout le week-end de pillonner Svedoronesk, la ville stratégique du Donbass, dans l'Est du pays. L'Ukraine redoute une offensive ennemie ce lundi ou mardi dans laquelle les hommes de Vladimir Poutine mettraient toutes leurs réserves.L'armée russe a annoncé dimanche avoir détruit dans l'Ouest du pays des livraisons d'armes occidentales, vitales pour Kiev.
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