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Guerre en Ukraine : après le bombardement de Kramatorsk, de nombreux habitants refusent de fuir malgré la peur

Dans cette ville du Donbass, région où l'armée russe continue de progresser, les civils préfèrent parfois rester que de voir leur famille séparée. D'autres en font une question de patriotisme et croient en la victoire des forces ukrainiennes.

Article rédigé par Omar Ouahmane - Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Alexandre Goncharenko, le maire de Kramatorsk, dans le Donbass (Ukraine), le 10 avril 2022. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"Nous n'avons pas beaucoup dormi ces 45 derniers jours. On travaille 24 heures sur 24, y compris le week-end", soupire Alexandre Goncharenko, dimanche 10 avril, le maire de Kramatorsk, a les yeux cernés de fatigue. Cette ville du Donbass, à l'est de l'Ukraine, a été visée par un bombardement de l'armée russe vendredi dans lequel des dizaines de civils ont péri. L'élu a appelé ses habitants à fuir mais lui n'est pas sur le départ : "Personnellement, je compte rester aussi longtemps que possible, mais je ne pourrai jamais vivre sous le contrôle des Russes ni des séparatistes."

"Le plus dur, c'est de prendre la décision de quitter la ville au bon moment, car si je reste et que les Russes arrivent, je risque d'être exécuté ou arrêté."

Alexandre Goncharenko, maire de Karamatorsk

à franceinfo

Ce risque, Maria est prête à le prendre. Cette retraitée de 65 ans est assise devant un immeuble typique des années soviétiques. "Je ne veux pas partir. Je suis une patriote, je mourrai ici", nous dit-elle. "Vous avez confiance dans l'armée ukrainienne pour vous défendre?", lui demandons nous. "Oui, à 100%, je crois en elle. Nos soldats sont les plus forts. Ici, il y a des gens qui soutiennent les Russes et je sais qu'ils me dénonceront si la ville tombe sous leur contrôle. Mais je n'ai pas peur."

Maria, habitante de Kramatorsk se dit "patriote" et refuse de quitter la ville. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Dans cette ville en grande partie déserte, nous croisons aussi Inna, mère d'une petite fille de trois ans. Elle et son mari refusent de plier bagages : "Je ne peux pas abandonner mes grands-parents. Ils ont 85 ans. J'ai peur, mais je n'ai pas d'autre solution." Conscients du danger qui menace, ces habitants, qui ont décidé de rester coûte que coûte, se préparent à des jours difficiles. 

Ces civils qui refusent de fuir la guerre à Kramatorsk : le reportage d'Omar Ouahmane

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