Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 23 janvier
La Pologne a prévenu, lundi 23 janvier, qu'elle était prête à se passer de l'aval de Berlin, indécis sur la question, pour livrer des chars Leopard de fabrication allemande à l'Ukraine. Alors que les forces russes continuent de revendiquer de petites avancées sur le terrain, les alliés discutent de la possibilité de livrer des chars d'assaut à l'Ukraine. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
La Pologne veut livrer des chars d'assaut à l'Ukraine
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé, lundi, que son pays allait demander l'accord de Berlin pour livrer à l'Ukraine des chars d'assaut Leopard, de fabrication allemande. "Nous allons demander un tel accord, mais c'est une question secondaire", a-t-il déclaré face à des journalistes. "Même si nous n'obtenons pas leur accord, nous donnerons nos chars à l'Ukraine", a-t-il ajouté, rappelant que son pays cherchait à créer une "coalition" de pays prêts à livrer des chars aux Ukrainiens.
De son côté, Paris n'exclut pas de livrer des chars de combat lourds Leclerc à l'Ukraine pour la soutenir dans sa guerre contre la Russie, a déclaré, dimanche, Emmanuel Macron au côté du chancelier allemand Olaf Scholz.
Le porte-parole du chancelier allemand a reprécisé sa position, lundi : "le gouvernement fédéral n'exclut pas que des chars Leopard soient livrés, il n'a pas encore décidé s'il allait le faire maintenant".
L'Estonie et la Lettonie expulsent leurs ambassadeurs russes respectifs
Signe de tensions croissantes avec Moscou, deux des trois pays baltes, l'Estonie et la Lettonie, ont annoncé dans la journée leur décision d'expulser l'ambassadeur de Russie sur leur sol, emboîtant le pas à la Lituanie qui avait fait de même l'année dernière. Ces deux états ont agi par mesure de réciprocité après que Moscou a déclaré, quelques heures auparavant, l'expulsion de l'ambassadeur estonien du territoire russe.
L'ambassadeur russe devra donc quitter l'Estonie le même jour que son diplomate quittera la Russie, soit le 7 février, a d'abord fait savoir Tallin. Dans l'après-midi, la Lettonie a pour sa part déclaré avoir elle-aussi demandé à l'ambassadeur de Russie de quitter le territoire letton "au plus tard le 24 février 2023. De même, l'ambassadeur de la République de Lettonie en Russie quittera la Russie d'ici le 24 février", a affirmé Riga.
La Russie revendique la prise de deux villages près de Soledar
Les séparatistes russes ont annoncé lundi la capture de deux villages, Krasnopolivka et Dvouretchié, situés près de Soledar. Un dirigeant de l'occupation russe de l'est de l'Ukraine, Denis Pouchiline, s'est quant à lui affiché la veille dans cette ville ardemment disputée, dont Moscou a revendiqué la capture il y a plus d'une semaine, et dont Kiev n'a jusqu'ici pas reconnu la perte.
S'exprimant à la télévision russe, au lendemain de son déplacement à Soledar, il a confirmé que "la ville est détruite" et qu'il ne restait "quasiment plus de bâtiments entiers".
Selon l'armée russe, la conquête de cette cité est une étape pour encercler Bakhmout, que Moscou cherche à conquérir depuis l'été et où les deux camps sont engagés dans une bataille féroce. Selon Denis Pouchiline, les combats s'y "intensifient", et les troupes russes "avancent", a-t-il déclaré, ajoutant que des unités du groupe paramilitaire Wagner contrôlaient désormais des hauteurs stratégiques à proximité.
"La situation reste assez difficile, mais nos unités avancent presque partout", a-t-il encore indiqué, relevant pour autant un "transfert massif" de troupes ukrainiennes en direction de Bakhmout.
L'Afrique du Sud se dit "amie" de la Russie
L'Afrique du Sud, critiquée pour sa position "neutre" refusant de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, a franchi un nouveau cap lundi en se disant "amie" de la Russie. Le pays d'Afrique australe a récemment annoncé qu'il accueillerait en février les marines russe et chinoise pour des manœuvres communes au large de ses côtes et "renforcer des relations déjà florissantes".
"Tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis", a déclaré, lundi, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov, à Pretoria. Les exercices navals à venir "reflètent une volonté de développer la coopération militaire", a ajouté ce dernier. Plus de 350 militaires sud-africains participeront à ces manœuvres communes, prévues du 17 au 27 février.
De nouvelles attaques russes en Ukraine
Des tirs de l'artillerie russe ont fait un mort, un civil, à Antonivka, un village de la région méridionale de Kherson, a fait savoir son gouverneur, Iaroslav Ianouchevitch. L'état-major de l'armée ukrainienne a quant à lui signalé que "les 20 et 21 janvier, l'ennemi avait mené des actions offensives dans le secteur", près de Mali Chtcherbaky. "L'ennemi poursuit son offensive dans les secteurs de Bakhmout et d'Avdiivka visant à s'emparer de toute la région de Donetsk, malgré des pertes élevées", a noté dans la soirée l'état-major de l'armée ukrainienne.
Dans le nord-est, dans la région de Soumy, une jeune femme a péri et deux autres personnes ont été blessées quand une maison a été frappée par un obus à Esmanska, tandis qu'un immeuble d'habitation a été "directement touché" à Vorojba, d'après les autorités régionales ukrainiennes.
Nouvelles discussions sur des livraisons de chars à l'Ukraine, à Bruxelles
Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiy Reznikov, a annoncé que la prochaine réunion "Ramstein" des alliés occidentaux de Kiev aura lieu le mois prochain, sans préciser la date. Cette séance de travail sera consacrée au domaine aérien, avait déjà déclaré samedi un membre du cabinet présidentiel. Les négociations menées en Allemagne, vendredi, n'ont pas permis de débloquer la livraison de chars de combat, notamment les Leopard 2. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont ainsi rencontrés lundi, à Bruxelles, pour discuter de ce matériel militaire, ardemment réclamé par l'Ukraine.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a fustigé "tous les pays qui livrent des armes à Kiev", et pointant leur responsabilité dans le refus de Moscou de négocier avec les Ukrainiens. "Les conditions ne sont aujourd'hui pas réunies pour des négociations avec l'Ukraine – ni de facto, ni de jure", a-t-il déclaré.
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