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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 11 septembre

Tandis que Kiev a continué de recenser ses avancées territoriales à l'Est, un nouvel appel téléphonique a eu lieu entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un drapeau ukrainien flotte dans la ville de Balakliia, reprise par Kiev aux forces russes, le 11 septembre 2022, dans la région de Kharkiv (Ukraine). (METIN AKTAS / ANADOLU AGENCY / AFP)

Au 200e jour du conflit, l'Ukraine poursuit sa contre-offensive. L'armée de Kiev a fait état, dimanche 11 septembre, de nouvelles avancées sur le front est, revendiquant un total de "plus de 3 000 kilomètres carrés" repris aux forces russes en une dizaine de jours. Plus au sud, les regards se sont tournés vers la centrale nucléaire de Zaporijjia, désormais à l'arrêt, qui concentre l'inquiétude de la communauté internationale du fait des affrontements en pleine occupation russe. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.

Kiev gagne du terrain dans l'Est

L'Ukraine a revendiqué, dimanche, de nouveaux gains territoriaux sur les forces russes dans l'Est. Au total, "depuis début septembre, plus de 3 000 kilomètres carrés sont revenus sous contrôle ukrainien", a déclaré le commandant en chef de l'armée ukrainienne. "Autour de Kharkiv, nous avons commencé à avancer non seulement au sud et à l'est, mais également vers le nord. Nous sommes à 50 kilomètres de la frontière", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, l'état-major ukrainien avait annoncé que "la libération de portions de territoire dans les districts de Koupiansk et Izioum dans la région de Kharkiv [était] en cours". Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a assuré que des milliers de personnes avaient fui la région de Kharkiv pour la Russie.

La carte de la région ukrainienne de Kharkiv, présentée dimanche par le ministère russe de la Défense lors de son briefing quotidien, a montré un retrait d'ampleur de l'armée russe de cette région. Selon l'Institut pour l'étude de la guerre, basé à Washington, les forces ukrainiennes ont repris en cinq jours "plus de territoires que les Russes n'en ont conquis dans toutes leurs opérations depuis avril".

La Russie accusée d'avoir provoqué des coupures de courant

Les autorités ukrainiennes dans l'est du pays ont accusé les Russes de bombardements sur des infrastructures stratégiques, qui ont entraîné, dans la soirée, des coupures de courant dans de vastes zones du pays. Des frappes russes sur des "infrastructures essentielles" ont coupé l'approvisionnement en électricité et en eau, selon le gouverneur de la région de Kharkiv.

Le maire de Kharkiv a dénoncé "une vile vengeance de l'agresseur russe pour les succès de notre armée sur le front". Le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk a également assuré que les forces russes avaient "frappé les infrastructures énergétiques", en représailles à leur "défaite sur le champ de bataille".

Peu après, un conseiller de la présidence ukrainienne a affirmé que deux missiles de croisière russes avaient "visé des infrastructures critiques" près de Kharkiv, privant d'électricité les régions de Kharkiv, Soumy, Poltava, Dnipropetrovsk et partiellement Donetsk. "Les Russes veulent nous laisser sans lumière, sans eau et sans chauffage", a-t-il accusé.

Le dernier réacteur de Zaporijjia à l'arrêt

A la centrale nucléaire de Zaporijjia, le réacteur numéro 6 a été déconnecté du réseau électrique, dimanche, avant l'aube, et "des préparatifs sont en cours pour son refroidissement", selon l'opérateur ukrainien Energoatom. Depuis trois jours, ce réacteur restait le seul à produire l'électricité nécessaire au refroidissement du combustible nucléaire et à la sécurité du site. 

Selon Energoatom, la décision de le mettre à l'arrêt a été prise après le rétablissement, samedi soir, de l'approvisionnement électrique extérieur du site avec l'une des lignes de transmission.

La situation de la centrale reste néanmoins encore précaire. "En cas de nouveau dommage pour les lignes de transmission reliant le site au système électrique - dont le risque reste élevé - les besoins internes (du site) devront être assuré par des générateurs fonctionnant avec du diesel", a prévenu Energoatom, en renouvelant son appel à l'établissement d'une zone démilitarisée autour de la centrale, seul moyen selon lui d'en assurer la sécurité.

Un échange Macron-Poutine sur Zaporijjia

Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé, dimanche, à Vladimir Poutine que "l'occupation russe était la cause des risques" pesant sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia. Lors d'un appel téléphonique, il lui a demandé d'en retirer les "armes lourdes et légères", selon l'Elysée.

Emmanuel Macron "restera en contact" avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi. Il "reparlera" à son homologue russe "dans les prochains jours, afin que soit trouvé un accord garantissant la sûreté de la centrale", a ajouté la présidence française..

Auparavant, le Kremlin avait indiqué que Vladimir Poutine avait mis en garde Emmanuel Macron contre un risque de "conséquences catastrophiques" du fait d'"attaques régulières ukrainiennes" contre cette centrale, la plus grande d'Europe, occupée par les forces russes.

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