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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 24 août

Au lendemain du crash de l'avion privé d'Evguéni Prigojine, en Russie, Vladimir Poutine a évoqué les "graves erreurs" du chef de la milice Wagner.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un mémorial en hommage au chef de la milice Wagner, Evguéni Prigojine, à Moscou (Russie), le 24 août 2023. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

Il est encore trop tôt pour affirmer que la mort annoncée d'Evguéni Prigojine est un événement majeur dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. Mais le crash de l'avion transportant le patron de la milice Wagner, mercredi 23 août, a été abondamment commenté, jeudi, avec de nombreuses zones d'ombre autour de cette disparition. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée sur le front de la guerre en Ukraine.

Vladimir Poutine parle d'Evguéni Prigojine au passé et évoque ses "graves erreurs"

Vladimir Poutine a réagi jeudi au crash de l'avion qui transportait le patron du groupe paramilitaire russe. Il a présenté ses condoléances à ses proches et parlé au passé de cet ex-allié au destin "compliqué, qui a commis de graves erreurs dans sa vie, mais qui obtenait les résultats qu'il fallait".

Evoquant l'enquête sur les causes du crash, dont les circonstances font l'objet de toutes les spéculations, notamment sur un attentat à la bombe ou un tir de missile, le président russe a promis de la "mener dans son intégralité et d'aboutir à une conclusion".

Pas de déclaration des enquêteurs sur ce mystérieux crash

Plus tôt dans la journée, l'agence russe pour le transport aérien Rossaviatsia a confirmé qu'Evguéni Prigojine se trouvait à bord du jet privé Embraer Legacy. L'appareil effectuait un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg et qui s'est écrasé en début de soirée mercredi près du village de Koujenkino, dans la région de Tver. Aucun des sept passagers et trois membres d'équipages n'a survécu, mais les autorités n'ont pas encore formellement annoncé la mort du chef de Wagner, les corps n'ayant pas été identifiés.

Les enquêteurs, qui ont lancé une investigation pour "violation des règles de sécurité aérienne" sans privilégier aucune piste, sont restés muets jeudi. On compte aussi parmi les victimes annoncées le bras droit de Prigojine, Dmitri Outkine, ex-officier du renseignement militaire russe et commandant opérationnel de Wagner.

Kiev n'a "rien à voir" dans le crash, assure Volodymyr Zelensky

Comment l'avion transportant Evguéni Prigojine s'est écrasé ? Sur les réseaux sociaux, des comptes proches de Wagner, dont les soutiens ont érigé un petit mémorial en plein cœur de Moscou, évoquaient dès mercredi un attentat contre le patron du groupe. Ils ont avancé l'hypothèse d'un tir de missile sol-air, l'autre possibilité étant celle d'une explosion à bord. Le Pentagone a à son tour fourni son analyse jeudi, ne voyant "aucune information indiquant qu'un missile sol-air" avait été lancé contre l'avion et qualifiant d'"inexactes" les informations en ce sens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenu à souligner que Kiev n'avait "rien à voir" avec le crash, sous-entendant lui aussi que le Kremlin était responsable. Rappelant que le groupe Wagner avait contribué à semer la mort en Ukraine, il a plus tard ajouté : "Il y a une cour à la Haye, il y a la justice de Dieu. Mais la Russie a une (justice) alternative - le président Poutine." "Si cette disparition était avérée, ce serait un élément majeur", notamment en Afrique, a quant à lui souligné le ministère français des Affaires étrangères.

Le drapeau ukrainien hissé en Crimée

L'Ukraine a dit avoir mené, dans la nuit de mercredi à jeudi, une opération commando en Crimée, annexée par Moscou, affirmant avoir tué des soldats russes et hissé le drapeau ukrainien. Le renseignement militaire ukrainien que les forces spéciales sont venues depuis la mer, débarquant près des villages d'Olenivka et Maïak, dans l'ouest de la péninsule, avant de repartir "sans pertes".

Les Etats-Unis demandent la libération "immédiate" du journaliste américain Evan Gershkovich

Les Etats-Unis ont une nouvelle fois exhorté, jeudi 24 août, la Russie à libérer "immédiatement" le journaliste américain Evan Gershkovich. "Les accusations (...) sont sans fondement", a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain. Comme en mai, la détention provisoire du reporter a été prolongée, jeudi, de trois mois par un tribunal de Moscou, jusqu'à fin novembre. Son employeur, le Wall Street Journal, a dans la foulée dénoncé la décision. "Nous sommes très déçus qu'il soit détenu arbitrairement et à tort pour avoir fait son travail de journaliste", a déclaré le quotidien américain dans un communiqué.

Washington annonce des sanctions contre des entités et des personnalités russes

Les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre des entités et individus russes qu'ils accusent notamment d'être impliqués dans la déportation d'enfants ukrainiens. "Les Etats-Unis ne vont pas rester silencieux pendant que la Russie commet ces crimes de guerre et ces crimes contre l'humanité", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.

Volodymyr Zelensky célèbre la fête de l'indépendance de l'Ukraine

"Le grand peuple de la grande Ukraine, célébrant aujourd'hui un grand jour : le jour de l'indépendance ! La fête d'un peuple libre. La fête de personnes fortes. La fête de personnes dignes. La fête de gens égaux." Le président ukrainien a salué, jeudi, "le peuple libre" ukrainien, alors que le pays entre dans son 19e mois de guerre. 

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