Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 26 mai
Neuf personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements ayant touché le secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, à Kharkiv.
Merci, mais non merci. La Russie a rejeté, jeudi 26 mai, un plan de paix proposé par l'Italie. Sur le terrain, l'offensive russe a atteint une "intensité maximale" dans l'Est de l'Ukraine selon Kiev, qui a réclamé davantage d'armes lourdes de la part de ses soutiens.
Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Severodonetsk, un nouveau Marioupol ?
Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, les forces russes concentrent leurs efforts sur la conquête complète du Donbass, le bassin industriel de l'Est déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace désormais directement Severodonetsk, une ville de 100 000 habitants avant la guerre, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, la ville portuaire du sud-est en grande partie détruite après des semaines de siège. Le gouverneur de la région a reconnu les difficultés des forces ukrainiennes sur la messagerie Telegram.
"La mission est extrêmement difficile dans la région de Lougansk après trois mois d'attaques et de bombardements permanents. Et maintenant toutes les forces des Russes sont concentrées ici et nous devons contenir cette horde"
Serguiï Gaïdaï gouverneur du Donbasssur Telegram
"Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend", a résumé à Kiev la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar au cours d'un point de presse. Elle s'est élevée contre ceux qui "ressortent encore une fois, du tiroir honteux de Munich, l'idée traîtresse d'apaiser l'agresseur".
"Nous rejetons ce pacifisme faible. L'Ukraine se battra pour la libération complète de ses territoires dans leurs frontières internationalement reconnus. Et Poutine peut sauver la face en se retirant de nos territoires", a-t-elle ajouté, dans une allusion apparente aux appels, notamment de Paris, à ne pas "humilier" la Russie.
Kiev réclame toujours des armes
"C'est dur, mais nous tenons le coup. Nous combattons pour chaque centimètre de la ligne de front, pour chaque village. Les armes occidentales nous aident à rejeter l'ennemi hors de notre terre", a écrit sur Telegram le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeriï Zaloujny.
"Nous avons grand besoin d'armes qui permettront de frapper l'ennemi à grande distance", a-t-il ajouté, soulignant que "tout délai (dans ces livraisons d'armes lourdes) se paie par la vie de gens qui protègent le monde du Ruscisme", la contraction de "Russie" et "fascisme" employée côté ukrainien pour désigner le régime instauré à Moscou par Vladimir Poutine.
Moscou balaie le plan de paix de l'Italie
La Russie, qui vise à consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine, a rejeté jeudi un plan de paix proposé par l'Italie. Celui-ci qui prévoyait, sous garantie de l'ONU, un cessez-le-feu et le retrait des troupes, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais pas dans l'Otan, et un statut d'autonomie pour le Donbass et la Crimée qui resteraient sous la souveraineté ukrainienne.
"Des politiques sérieux qui veulent des résultats ne peuvent pas proposer des choses comme ça, ceux qui le font sont ceux qui veulent faire leur autopromotion devant leur électorat", a réagi le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, dans une pique adressée de toute apparence à son homologue italien Luigi Di Maio.
Neuf morts à Kharkiv
La Russie poursuit donc son offensive, bombardant à nouveau Kharkiv, deuxième ville du pays qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai et où la circulation du métro avait repris.
Neuf personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements ayant touché le secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, au centre-nord de la ville, près d'un centre commercial qui était fermé au moment de la frappe. D'autres zones résidentielles ont également été bombardées, avec une vaste destruction des bâtiments.
Le maire de la ville, Igor Terekhov, a demandé à ses administrés de se réfugier dans des abris sûrs.
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