Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 29 février

Lors de son discours à la Nation jeudi, Vladimir Poutine, a assuré que les militaires russes en Ukraine "ne reculeront pas, n'échoueront pas, ne trahiront pas".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président russe, Vladimir Poutine, lors de son discours à la Nation, le 29 février 2024 à Moscou (Russie). (SERGEY GUNEYEV / AFP)

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu trois chasseurs-bombardiers russes, jeudi 29 février, portant à 13 le nombre d'avions militaires russes que Kiev assure avoir détruit en deux semaines. Un premier avion bombardier Sukhoï Su-34 a été abattu peu après minuit, puis deux autres jeudi matin, près d'Avdiïvka et près de Marioupol, a précisé sur Telegram le général Oleksandre Syrsky, commandant en chef des armées de Kiev. 

Lors de son discours à la Nation jeudi, le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que les militaires russes en Ukraine "ne reculeront pas, n'échoueront pas, ne trahiront pas". Dans cette allocution annuelle, le maître du Kremlin a aussi vanté "la flexibilité et la résistance" de l'économie russe, tournée vers l'effort de guerre. Vladimir Poutine s'est aussi félicité de l'avancée de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face à des forces de Kiev, sur la défensive et manquant de munitions. Voici ce qu'il faut retenir de la journée de jeudi. 

Moscou met en garde les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire 

Vladimir Poutine a averti jeudi les Occidentaux contre une "menace réelle" de guerre nucléaire, en cas d'escalade du conflit en Ukraine. Lors de son discours, il est revenu sur les propos polémiques de son homologue français Emmanuel Macron, qui a évoqué cette semaine l'éventualité de l'envoi de troupes occidentales en Ukraine.

"Ils (les Occidentaux) ont parlé de la possibilité d'envoyer en Ukraine des contingents militaires (...). Mais les conséquences de ces interventions seraient vraiment plus tragiques", a réagi le président russe. "Ils doivent comprendre que, nous aussi, nous avons des armes capables d'atteindre des cibles sur leur territoire. Tout ce qu'ils inventent en ce moment, en plus d'effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l'arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation."

Washington et Paris réagissent 

Emmanuel Macron a quant à lui assuré jeudi que chacun de ses mots sur l'Ukraine était "pesé" et "mesuré""J'ai écouté attentivement ce que le président de la fédération de Russie a dit ce matin. Quand on représente une puissance nucléaire dotée, on n'a pas le droit d'être irresponsable et de jouer l'escalade", a déclaré de son côté le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. 

Les Etats-Unis ont jugé "irresponsables" les propos de Vladimir Poutine. "Ce n'est pas la première fois que nous assistons à une rhétorique irresponsable de la part de Vladimir Poutine. Ce n'est pas une façon de parler pour le dirigeant d'un Etat doté de l'arme nucléaire", a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d'Etat américain. Le responsable a rappelé que "par le passé, nous avons communiqué en privé et directement avec la Russie sur les conséquences de l'utilisation d'une arme nucléaire". "Nous n'avons aucun signe indiquant que la Russie se prépare à utiliser une arme nucléaire", a-t-il ajouté.

Paris va commander 2 000 drones kamikazes, notamment pour Kiev 

Le ministère français des Armées va commander 2 000 munitions téléopérées (MTO) de conception française dans les prochaines semaines, dont 100 premières en urgence doivent être livrées à l'Ukraine d'ici à cet été, a annoncé jeudi le ministre Sébastien Lecornu.

"J'ai pris la décision de commander 2 000 munitions téléopérées, autant pour les besoins de l'armée française que pour l'Ukraine", a déclaré le ministre lors d'une visite de l'usine du fabricant de drones Delair à Labège, en banlieue de Toulouse (sud-ouest). "Les drones kamikazes sont absolument fondamentaux dans la conduite des opérations" et vont pouvoir constituer un "complément du canon Caesar en matière d'artillerie", a-t-il plaidé.

Actuellement confronté à une pénurie d'obus, Kiev a recours à grande échelle aux drones chargés d'explosifs, notamment aux petits drones issus du marché civil bricolés pour emporter une charge explosive. Paris entend notamment profiter du retour d'expérience que fournira l'utilisation de ces drones en Ukraine, pour améliorer les technologies de protection contre la guerre électronique et le brouillage GPS, massivement utilisé par les forces russes. Ces premiers investissements dans des MTO "participent à un effort de rattrapage important pour nos armées", alors que la France accuse un retard dans le développement de drones, a souligné Sébastien Lecornu.

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