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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 7 avril

L'Union européenne et le G7 ont décidé d'une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, exclue du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'élève près de la ville de Severodonetsk, dans la région du Donbass (Ukraine), le 7 avril 2022. (FADEL SENNA / AFP)

Alors qu'une nouvelle offensive russe est redoutée dans l'est de l'Ukraine, la Russie a été suspendue du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et une nouvelle salve de sanctions économiques ont été prises par l'Union européenne et le G7 contre Moscou. Voici ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 7 avril

La Russie suspendue du Conseil des droits de l'homme de l'ONU 

C'est une décision historique. L'Assemblée générale de l'ONU a suspendu la Russie de son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies en raison de l'invasion de l'Ukraine. Une décision "illégale", a réagi le ministère russe des Affaires étrangères.

Sur les 193 pays membres, 93 ont voté pour, 24 contre et 58 se sont abstenus. Mais les abstentions n'étaient pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise parmi les seuls votes pour et contre. Il s'agit de la deuxième suspension de l'histoire de l'ONU, après l'éviction de la Libye en 2011. 

L'Union européenne approuve un embargo sur le charbon russe

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE. Ce cinquième paquet de sanctions "très substantiel" prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes. 

Le G7 a également annoncé de nouvelles sanctions. "Nous interdisons de nouveaux investissements dans des industries clés de l'économie russe, y compris l'énergie", affirment ses membres (l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l'Union européenne) dans un communiqué, annonçant aussi "des sanctions supplémentaires contre le secteur de la défense russe" et contre des "élites" qui soutiennent la guerre. Du côté des Etats-Unis, ils ont officiellement révoqué le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays.

Des évacuations de civils sous les bombes dans l'est de l'Ukraine

Craignant une offensive contre ces régions orientales, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé la population civile à les quitter. "Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu ennemi" et les forces russes sont "en train de couper toutes les voies possibles de sortie", a averti sur Facebook le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï. Il a assuré que les responsables ukrainiens ne permettraient pas qu'il y ait dans l'Est un "deuxième Marioupol".

La ville de Severodonetsk, la plus à l'est tenue par les forces ukrainiennes, est pilonnée par les troupes russes. Des journalistes de l'AFP ont vu des civils évacués par cars, pendant que des explosions retentissaient régulièrement à sa périphérie. Des trains d'évacuation ont été bloqués par des frappes russes sur la seule voie ferrée restée sous contrôle ukrainien, a annoncé le directeur des chemins de fer ukrainiens, Olexandre Kamichine.

Après Boutcha, de lourds bilans à Borodianka, près de Kiev, et Marioupol

Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova. C'est "la ville la plus détruite de la région" de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook. La situation y est "bien plus horrible" qu'à Boutcha, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

A Marioupol, cité portuaire assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février et où se terrent toujours quelque 100 000 habitants, le "nouveau maire" proclamé par les forces prorusses a annoncé qu'"environ 5 000 personnes" étaient mortes parmi la population civile. Les autorités ukrainiennes ont avancé des bilans beaucoup plus lourds.

L'Ukraine demande à l'Otan des armes "maintenant", ou "ce sera trop tard"

L'Ukraine a besoin des armes des pays de l'Otan "maintenant" pour repousser l'offensive russe, ou "ce sera trop tard", a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Bruxelles. "Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question, c'est quand", a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l'Otan. Il a réclamé avec la même urgence l'arrêt des achats de pétrole et de gaz à la Russie.

Le Kremlin reconnaît des "pertes importantes" au sein l'armée russe

Lors d'une interview sur la chaîne britannique Sky News, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a reconnu des "pertes importantes" au sein de l'armée russe déployée en Ukraine, sans les quantifier. "C'est une immense tragédie pour nous." La Russie est restée très discrète sur l'ampleur de ses pertes depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Le dernier bilan officiel, communiqué le 29 mars, faisait état de 1 351 morts et 3 825 blessés.

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