Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 25 juillet
Moscou a annoncé une nouvelle coupe drastique des livraisons de gaz à l'Europe, tandis que Kiev espère pouvoir reprendre ses exportations de céréales "dès cette semaine".
Six mois après le début du conflit en Ukraine, la Russie veut accroître la pression mise sur les Occidentaux en matière énergétique. Le géant russe Gazprom a ainsi annoncé, lundi 25 juillet, une forte réduction des livraisons de gaz à l'Europe, via le gazoduc Nord Stream. De son côté, Kiev s'attend à une reprise des exportations de céréales "dès cette semaine".
Moscou réduit encore ses livraisons de gaz à l'Europe
Moscou a annoncé lundi une nouvelle coupe drastique des livraisons de gaz à l'Europe, ravivant la bataille du gaz entre la Russie et l'Occident. Le géant gazier russe Gazprom va réduire dès mercredi drastiquement, à 33 millions de mètres cubes quotidiens, les livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant de la nécessité de maintenance d'une turbine.
Le ministère allemand de l'Economie a toutefois affirmé qu'il n'y a "aucune raison technique" de procéder à de nouvelles baisses de livraison. Selon Berlin, il s'agit d'un "prétexte" et d'une décision "politique" pour peser sur les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que la Russie menait une "guerre gazière ouverte contre l'Europe unie" et a appelé cette dernière à "riposter" en renforcant les sanctions. Les Occidentaux accusent Moscou de se servir de l'arme énergétique en représailles des sanctions adoptées après l'offensive contre l'Ukraine.
Kiev veut reprendre les exportations de céréales au plus vite
Les exportations de céréales bloquées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février devraient reprendre "dès cette semaine", a déclaré le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, dans la foulée d'un accord conclu le 22 juillet à Istanbul entre Kiev, Moscou et la Turquie, sous l'égide de l'ONU.
Selon lui, l'entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l'illustre la frappe ayant visé samedi le port d'Odessa sur la mer Noire, vital pour ce commerce.
La Russie a affirmé lundi que ses frappes sur Odessa visaient des cibles militaires et n'entravaient pas la reprise des exportations de céréales. Moscou a assuré avoir détruit dans ce port du sud de l'Ukraine un bâtiment de guerre et des missiles fournis par les Etats-Unis.
Des canons allemands attendus sur le terrain
Sur le terrain, la guerre ne connaît pas de répit sur les fronts de Mykolaïv, dans le sud du pays, dans la région de Kharkiv, au nord-est, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, dans celle de Kherson, au sud, et dans les deux territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, dans l'est.
A Kherson, dont les Russes se sont emparés le 3 mars, la situation "reste critique" avec des pénuries de médicaments, de nourriture et de produits d'hygiène, a affirmé lundi Dmytro Boutry, à la tête de l'administration militaire régionale. Il a par ailleurs assuré que les forces ukrainiennes avaient repris le contrôle de 44 villages dans la région et ont visé trois ponts pour compliquer la logistique russe.
Dans ce contexte, l'Allemagne a commencé à livrer lundi aux Ukrainiens des canons antiaériens Gepard. "Nous attendons 15 Gepard. Trois d'entre eux sont arrivés en Ukraine aujourd'hui", a annoncé lundi le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, cité par l'agence Interfax-Ukraine.
Le parquet national financier ouvre une enquête sur les avoirs russes en France
Le Parquet national financier a confirmé avoir ouvert une enquête le 1er juillet pour "blanchiment en bande organisée des délits de corruption, de détournements de fonds publics et de fraude fiscale aggravée". L'enquête a été confiée à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière.
Cinq mois après l'intensification de la guerre en Ukraine, cette enquête fait suite à la plainte déposée en mai dernier par l'association Transparency International France, au sujet des avoirs russes en France.
Les investigations visent à comprendre dans quelles conditions certains oligarques russes ont pu accumuler des biens immobiliers de plusieurs dizaines de millions d'euros en France, entre 2003 et 2018, sur la Côte d'Azur, la côte basque, l'ouest parisien ou dans des stations de ski des Alpes. Des hommes d'affaires, des hauts fonctionnaires, des milliardaires sont visés par cette enquête.
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