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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 18 juillet

Kiev est dotée "d'une importante puissance de combat qui n'a pas encore été engagée" et la préserve actuellement, a estimé le chef d'état-major américain.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mark Milley, le chef d'état-major américain, à Arlington (Virginie, Etats-Unis), le 18 juillet 2023. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Après la fin de l'accord sur les céréles ukrainiennes, les réactions ont été nombreuses, montrant une communauté internationale inquiète mais aussi divisée. Sur le terrain, Moscou a revendiqué une rare avancée d'un kilomètre et demi et Washington a estimé qu'il était "bien trop tôt" pour dire si la contre-offensive ukrainienne était un échec ou non.

Kiev a encore des réserves "importantes" pour sa contre-offensive, selon Washington

Interrogé sur un éventuel enlisement de la contre-offensive ukrainienne, le chef d'état-major américain, Mark Milley, a déclaré que les Ukrainiens faisaient face à des soldats russes qui ont eu le temps d'établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, des barbelés ou des tranchées.

>> Guerre en Ukraine : comment l'armée russe a développé de gigantesques lignes de défense

Kiev est dotée "d'une importante puissance de combat qui n'a pas encore été engagée" et la préserve actuellement, a estimé Mark Milley. "Ils sont en train de progresser à travers ces champs de mines, lentement, de façon délibérée et avec constance, et c'est un combat difficile." Pour lui, il est "bien trop tôt" pour dire si cette contre-offensive est un échec. "Cela va être long, cela va être difficile, et cela va être sanglant", a-t-il ajouté.

Des "opérations offensives" à Koupiansk

L'armée russe a fait état d'une rare avancée, d'un kilomètre et demi, mardi. "Dans la zone de Koupiansk, les unités du groupement Ouest poursuivent avec succès des opérations offensives (...) L'avance totale a été jusqu'à 2km de front et jusqu'à 1,5km en profondeur", a affirmé le ministère de Défense russe.

Il a également indiqué avoir touché, à Odessa, les sites utilisés par Kiev pour préparer l'attaque de la veille contre l'important pont de Crimée. "Dans la nuit, les forces armées russes ont lancé une frappe de représailles (...) sur des installations où des actes terroristes contre la Russie étaient préparés en utilisant des drones navals", a déclaré le ministère.

Le G20 divisé sur le conflit en Ukraine

La situation en Ukraine divise profondément la communauté internationale. Réunis en Inde, les dirigeants du G20 n'ont pas trouvé de compromis, en raison notamment de divergences sur le conflit en Ukraine. Ils ont échoué à se mettre d'accord "parce qu'[ils n'ont] toujours pas de langage commun sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine", a expliqué Nirmala Sitharaman, la ministre des Finances indienne, qui a présidé la réunion.

Les discussions du G20 ont pris fin au lendemain du refus de Moscou d'étendre l'accord autorisant les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire. Une décision condamnée par "plusieurs membres" du G20, a assuré la ministre indienne. Le ministre des Finances sud-africain s'est inquiété d'un probable impact sur les prix des denrées alimentaires, ce qui affecterait "plus lourdement" les pays les plus pauvres. "Ce qui me tient éveillé la nuit, c'est la méfiance qui, en silence, divise le Nord et le Sud de la planète à un moment où nous avons besoin de nous unir", a déclaré le président de la Banque mondiale, Ajay Banga.

La fin de l'accord sur les céréales ukrainiennes inquiète la communauté internationale

"J'exhorte les parties prenantes à résoudre les problèmes pour permettre la reprise du passage continu et sécurisé des céréales et engrais d'Ukraine et de Russie vers les régions qui en ont besoin, notamment l'Afrique", a estimé le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, sur son compte Twitter.

"Il a décidé de faire de la nourriture une arme (...) Je pense que c'est une énorme erreur", a lancé Emmanuel Macron, qui s'exprimait en anglais, à l'issue d'un sommet à Bruxelles entre les dirigeants des pays de l'Union européenne et d'Amérique latine. Mettre fin à l'accord sur les céréales montre que "le roi est nu, pour ne pas dire le tsar", a ajouté le chef de l'Etat dans une autre réponse, en français.

La déclaration finale des leaders réunis à Bruxelles a été moins incisive. Ils ont exprimé leur "profonde préoccupation sur la guerre en cours contre l'Ukraine", sans toutefois mentionner Moscou. Même cette formulation a minima n'a pu être endossée à l'unanimité, le Nicaragua refusant de s'y associer. La rédaction de ce communiqué, dans lequel les Européens tenaient à inclure une référence à l'agression russe, a suscité de longs pourparlers, avant et pendant ce sommet de chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE et de la Communauté des Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), qui s'est tenu lundi et mardi dans la capitale belge.

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