Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 6 décembre
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est rendu, mardi 6 décembre, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l'est de l'Ukraine où l'armée résiste depuis des mois à une offensive russe.
Ce déplacement intervient au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire, que Washington a toutefois déclaré "ne pas encourager".
En parallèle, les Vingt-Sept se sont réunis en sommet à Tirana (Albanie) avec les dirigeants de six pays des Balkans occidentaux afin de revigorer un partenariat jugé encore plus essentiel dans le contexte de la guerre en Ukraine.
L'UE veut rassurer les Balkans, resserrer les liens face à Moscou
Les dirigeants des pays de l'Union européenne et des Balkans occidentaux ont affiché à Tirana leur volonté de donner un nouvel élan à leurs relations, par des coopérations concrètes, même si l'élargissement reste encore une perspective lointaine. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a jugé "historique" ce sommet UE-Balkans, le premier de ce type à se dérouler dans la région.
"L'avenir de nos enfants sera plus sûr et plus prospère avec les Balkans occidentaux à l'intérieur de l'UE, et nous travaillons dur à faire des progrès", a déclaré Charles Michel en arrivant à ce sommet, le premier de ce type à se dérouler dans un Etat de la région.
Ces pays, coincés dans l'antichambre de l'UE depuis des années, ont souvent exprimé leur frustration face à la longueur du processus d'intégration, récemment encore en voyant l'UE accorder rapidement le statut de candidat à l'Ukraine et à la Moldavie. Mais la guerre en Ukraine a aussi souligné l'importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile du sud-est de l'Europe, d'y contrer l'influence de Moscou.
"La Russie tente de prendre de l'influence, la Chine tente de prendre de l'influence. Nous sommes le plus grand investisseur, le partenaire le plus proche, c'est pourquoi la discussion porte justement sur ce point : vous devez décider de quel côté vous êtes. Du côté de la démocratie ? C'est l'Union européenne, vos amis et partenaires", a assuré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Emmanuel Macron récuse toute "polémique" concernant les "garanties de sécurité"
Ne "pas humilier" la Russie et lui accorder à l'avenir des "garanties" de sécurité : Emmanuel Macron s'est défendu de tout faux pas après avoir déclenché une nouvelle polémique en esquissant les contours de l'après-guerre en Ukraine.
"Je pense qu'il ne faut pas faire de grands cas, essayer de créer des polémiques là où il n'y en a pas", a réagi le président français en marge du sommet UE-Balkans à Tirana. "J'ai toujours dit la même chose, c'est-à-dire qu'à la fin, dans les discussions de paix, il y aura des sujets territoriaux sur l'Ukraine – et ils appartiennent aux Ukrainiens –, et il y aura des sujets de sécurité collective sur toute la région", a-t-il ajouté.
Volodymyr Zelensky s'est rendu dans le Donbass, près du front
Le président ukrainien s'est rendu non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille à l'Est, où l'armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe. Il a diffusé trois vidéos de lui dans le Donbass, une région dont Moscou a revendiqué l'annexion en septembre, sans pour autant la contrôler totalement.
"L'est de l'Ukraine est l'axe [du front] le plus difficile", a-t-il dit à des militaires, à l'occasion de la journée consacrée aux forces armées. "Merci pour votre résilience", a-t-il ajouté, avant de remettre des décorations à certains de ces hommes.
Non loin de là, dans le bastion prorusse de Donetsk, six civils ont été tués dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales.
Washington dit "ne pas encourager" les frappes ukrainiennes en Russie
Ce déplacement de Volodymyr Zelensky intervient également au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des bases aériennes sur son territoire, que Washington a toutefois déclaré "ne pas encourager". Kiev ne revendique pas ces frappes.
"Nous ne permettons pas à l'Ukraine d'organiser des frappes au-delà de ses frontières, nous n'encourageons pas l'Ukraine à lancer des frappes au-delà de ses frontières", a assuré à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. "Tout ce que nous faisons, tout ce que le monde fait pour soutenir l'Ukraine, vient en soutien à l'indépendance de l'Ukraine".
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