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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 6 septembre

Des bombardements ont eu lieu dans la ville de la centrale nucléaire de Zaporijjia mardi, quelques heures après la publication du rapport de l'AIEA sur la situation sur place, jugée "intenable". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, lors d'une conférence de presse à Vienne (Autriche), le 2 septembre 2022.  (ALEX HALADA / APA-PICTUREDESK / AFP)

La ville de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Enerhodar, a été bombardée mardi 6 septembre, quelques heures seulement après la publication du rapport de l'AIEA sur la situation sur place, jugée "intenable". Franceinfo revient sur les faits marquants du mardi 6 septembre sur le front de la guerre en Ukraine.

La ville de la centrale nucléaire de Zaporijjia bombardée

Enerhodar, la ville où se trouve la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, a été bombardée mardi soir, quelques heures après la publication d'un rapport de l'AIEA appelant à une "zone de sécurité" autour du site contrôlé par les Russes. 

"En ce moment même, il y a des explosions dans la ville d'Enerhodar. Les provocations continuent. Il y a des bombardements par les occupants", a signalé sur Telegram le maire pro-Kiev en exil, Dmytro Orlov. Les responsables de l'occupation russe dans la région rejettent ces affirmations et accusent, eux, l'armée ukrainienne de ces bombardements. 

Les Etats-Unis accusent la Russie d'acheter des armes à la Corée du Nord

La Russie se procure une importante quantité d'armes et munitions auprès de la Corée du Nord pour s'en servir en Ukraine, a signalé mardi le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder. "Nous avons des informations selon lesquelles la Russie a approché la Corée du Nord pour lui demander des munitions", a-t-il affirmé. 

"Cela témoigne de la situation dans laquelle la Russie se retrouve en termes de logistique et de ravitaillement, a ajouté le porte-parole. Nous estimons que ça se passe mal pour la Russie sur ce front-là". Un responsable américain avait précisé auparavant sous couvert d'anonymat que le ministère russe de la Défense était en train de se procurer pour des millions de dollars de roquettes et d'obus d'artillerie auprès de la Corée du Nord "afin de les utiliser sur le terrain de bataille en Ukraine".

L'UE détailles les nouvelles restrictions sur les visas russes

La Commission européenne a détaillé mardi les propositions visant à durcir les conditions d'octroi de visas aux citoyens russes et prévoyant la non-reconnaissance des passeports russes délivrés dans les zones occupées en Ukraine. Ces mesures avaient fait l'objet d'un accord politique des ministres européens des Affaires étrangères fin août.

"L'agression militaire (russe) n'est pas seulement une agression contre l'Ukraine, c'est aussi une menace pour notre sécurité. Les citoyens russes ne doivent pas avoir un accès facilité à l'Union européenne, et bien sûr être un touriste dans l'UE n'est pas un droit fondamental", a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson lors d'un point presse.

Le coût du visa passera de 35 à 80 euros pour tous les Russes, la procédure d'examen sera portée de 10 à 15 jours et pourra aller jusqu'à 45 jours, des restrictions s'appliqueront sur les visas à entrées multiples, davantage de documents seront requis pour un dossier. Ylva Johansson s'est déclarée confiante sur une adoption cette semaine de ce texte par les Etats membres, pour une entrée en vigueur lundi du nouveau régime.

L'AIEA juge la situation "intenable" à Zaporijjia

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a réclamé, dans un rapport publié mardi, la mise en place d'une "zone de sécurité nucléaire et de protection" pour prévenir un accident à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes. "La situation actuelle est intenable", écrit l'instance onusienne dans ce texte de 52 pages. "Il est urgent de prendre des mesures provisoires", poursuit-elle. 

"Les bombardements sur le site et dans les environs doivent cesser tout de suite pour éviter de provoquer de nouveaux dommages aux installations", a-t-elle insisté, soulignant "les conditions extrêmement stressantes" dans lesquelles travaille le personnel ukrainien, sous le contrôle des militaires russes. La centrale a été touchée ces dernières semaines par de multiples frappes – dont Kiev et Moscou s'accusent mutuellement –, au risque de provoquer un grave accident nucléaire.

L'ambassadeur russe à l'ONU a regretté mardi lors d'une réunion du Conseil de sécurité que le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne pointe pas la responsabilité de l'Ukraine, que Moscou accuse d'avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijjia. "Nous regrettons que dans votre rapport (...) la source de ces bombardements ne soit pas nommée directement", a déclaré Vassili Nebenzia.

Vladimir Poutine en déplacement dans l'Extrême-Orient russe

Le locataire du Kremlin doit assister aux manœuvres militaires de grande envergure auxquelles participent plusieurs pays alliés, dont la Chine. Il est arrivé au terrain militaire de Sergueïevski où "une réunion à huis clos" avec le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, "est en cours".

Les exercices Vostok-2022 ont débuté jeudi dernier avec des manoeuvres d'avions de combat, des déplacements d'unités de lutte antiaérienne et des simulations de déminage en mer du Japon, selon le ministère russe de la Défense. Selon Moscou, plus de 50 000 militaires, plus de 5 000 pièces d'armement et d'équipements militaires, dont 140 aéronefs et 60 navires de guerre et de soutien doivent être mobilisés lors de ces exercices.

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