Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 7 décembre
Vladimir Poutine a reconnu, mercredi 7 décembre, que le conflit en Ukraine était "long" et relativisé le risque d'un recours à l'arme nucléaire. Le président russe a laissé entendre que la Russie ne l'utiliserait pas en premier, mais uniquement "en réponse" à une éventuelle frappe ennemie de ce type sur son territoire.
Le chef du Kremlin est également revenu sur la mobilisation de 300 000 réservistes russes, des civils donc. Seule une moitié d'entre eux sont pour le moment déployés en Ukraine. L'annonce de la mobilisation avait provoqué un exode de Russes vers l'étranger et a révélé les graves problèmes d'équipement de l'armée. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
La moitié des réservistes russes ont été mobilisés en Ukraine
La Russie a déployé en Ukraine près de la moitié des hommes recrutés lors de la mobilisation partielle des réservistes, soit environ 150 000 soldats, a annoncé Vladimir Poutine. "Sur 300 000 de nos combattants mobilisés, nos hommes, nos défenseurs de la patrie, 150 000 se trouvent dans la zone d'opération", a déclaré le président russe lors d'une réunion télévisée, précisant que 77 000 sont déployés directement au combat. Les 150 000 autres sont toujours en formation en Russie.
"Bien sûr, c'est un long processus", a par ailleurs reconnu Vladimir Poutine lors d'une réunion retransmise à la télévision avec son Conseil pour la société civile et les droits de l'Homme, une assemblée pro-Kremlin. Répondant à l'un de ses interlocuteurs, Vladimir Poutine a toutefois revendiqué que "l'apparition de nouveaux territoires" était un "résultat significatif pour la Russie". Il faisait aussi référence aux quatre régions ukrainiennes dont il a revendiqué l'annexion fin septembre, bien que la Russie ne les contrôle qu'en partie et que les combats y fassent rage avec les forces de Kiev.
Vladimir Poutine clarifie la position russe sur l'utilisation de l'arme nucléaire
Le président russe a laissé entendre que la Russie n'utiliserait pas l'arme nucléaire en premier, mais uniquement "en réponse" à une éventuelle frappe ennemie de ce type sur son territoire. "Nous considérions les armes de destruction massive, l'arme nucléaire, comme un moyen de défense. [Y recourir] est construit autour de ce qu'on appelle la 'frappe en représailles' : si on nous frappe, on frappe en réponse", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion télévisée.
Les Etats-Unis ont qualifié d'"irresponsables" les propos "à la légère" du président russe. Refusant de répondre directement, le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a souligné que "tout discours à la légère sur les armes nucléaires est absolument irresponsable".
Volodymyr Zelensky et "l'esprit de l'Ukraine" personnalités de l'année 2022 pour le magazine "Time"
Le président de l'Ukraine, qui a incarné la résistance de son pays face à l'invasion de la Russie, a été désigné personnalité de l'année 2022 par le magazine américain Time, qui a aussi rendu hommage à l'"esprit de l'Ukraine".
"Que la bataille pour l'Ukraine suscite de l'espoir ou de la peur, Volodymyr Zelensky a galvanisé le monde d'une manière que nous n'avions pas vue depuis des décennies", a écrit le rédacteur en chef de Time, Edward Felsenthal, pour qui le choix n'avait "jamais été aussi clair" que cette année.
"Pour avoir prouvé que le courage peut être aussi contagieux que la peur, pour avoir incité les gens et les nations à s'unir pour défendre la liberté, pour avoir rappelé au monde la fragilité de la démocratie – et de la paix –, Volodymyr Zelensky et l'esprit de l'Ukraine sont la personnalité de l'année 2022 du Time", ajoute le magazine basé à New York.
Bruxelles veut ajouter l'armée russe et trois banques à sa liste de sanctions
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé d'ajouter près de 200 individus et entités à la liste des sanctions de l'UE contre Moscou, dont les forces armées de Russie et trois banques du pays.
"Les huit paquets de sanctions adoptés jusqu'ici font déjà mal [à la Russie]. Mais aujourd'hui, nous augmentons la pression" en réponse à la guerre en Ukraine, a-t-elle déclaré.
Ce neuvième paquet de mesures doit encore être approuvé à l'unanimité des 27 pays membres de l'UE. Les nouvelles sanctions s'ajouteront notamment à l'embargo total sur les importations de pétrole russe transporté par voie maritime, entré en vigueur cette semaine, et au plafonnement mondial du prix du pétrole russe décidé avec le G7 et l'Australie.
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