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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 8 juin

Les autorités ukrainiennes ont reconnu mercredi que la Russie contrôlait une grande partie de la ville de Sievierodonetsk, où les combats se concentrent ces derniers jours.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des panaches de fumée au-dessus de Sievierodonetsk (Ukraine), le 8 juin 2022. (ARIS MESSINIS / AFP)

Sievierodonetsk vacille. L'Ukraine a émis, mercredi 8 juin, l'hypothèse de se retirer de cette ville clé de l'est du pays désormais largement contrôlée par les forces russes et soumise à des bombardements constants. Sievierodonetsk est la plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans le Lougansk, l'une des deux régions du Donbass, où les soldats russes ont progressé laborieusement ces dernières semaines.

Franceinfo fait le point sur les derniers combats et la situation diplomatique au 105e jour de l'offensive russe en Ukraine.

L'armée ukrainienne ouvre la porte à un retrait de Sievierodonetsk

Les forces ukrainiennes devront peut-être quitter la ville pour des positions mieux fortifiées, a déclaré le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï. Mais il a assuré qu'un retrait n'équivaudrait pas à abandonner définitivement cette ville cruciale pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass, objectif prioritaire de leurs ennemis russes. "Il y a des bombardements partout, 24 heures sur 24" et la Russie concentre toutes ses forces dans la région, a-t-il souligné.

Severodonestk est "en grande partie" tombée sous contrôle russe, tandis que la ville jumelle de Lyssytchansk a subi "d'énormes destructions", a indiqué dans la soirée le gouverneur. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait revendiqué mardi le contrôle de l'ensemble des zones résidentielles de Severodonetsk, ajoutant que les combats se poursuivaient pour la zone industrielle et les localités voisines.

La Turquie juge "légitime" les demandes russes pour débloquer les céréales ukrainiennes

La Turquie juge "légitime" la demande de Moscou de lever les sanctions frappant les exportations agricoles russes pour faciliter les exportations ukrainiennes, a indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, après avoir reçu à Ankara son homologue russe Sergueï Lavrov. "Nous sommes prêts à garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens (...) en coopération avec nos collègues turcs", a ensuite déclaré Lavrov, arrivé mardi soir à Ankara pour discuter de l'instauration de corridors sécurisés afin de permettre les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

"Les prochaines semaines seront cruciales pour débloquer la situation. Nous attendons de la Russie des signaux clairs et concrets, car bloquer les exportations de blé signifie tenir en otage et condamner à mort des millions d'enfants, de femmes et d'hommes", a déclaré de son côté le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Un nouvel échange de corps entre belligérants

Kiev a annoncé mercredi un nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens. "Un nouvel échange de corps de militaires tués a eu lieu. 50 héros tués ont été rendus", a annoncé le ministère ukrainien de la Réintégration. "Sur nos 50 défenseurs, 37 sont des héros (de l'aciérie) d'Azovstal", qui était l'ultime poche de résistance à Marioupol. L'échange a eu lieu sur la ligne de front dans la région de Zaporijjia (sud) "selon la formule 50 contre 50", selon la même source, qui avait déjà annoncé un premier échange de 160 corps de part et d'autres organisé le 2 juin.

Un Britannique menacé de peine de mort par les séparatistes

La Légion internationale pour la défense de l'Ukraine (LIDU) a dénoncé mercredi le procès annoncé par la presse ukrainienne de l'un de ses membres d'origine britannique, capturé par les séparatistes prorusses. "Il a été annoncé dans la presse ukrainienne que les Russes avaient terminé une enquête pénale contre trois étrangers qu'ils s'apprêtaient à faire passer au tribunal et qu'ils risquaient la peine de mort", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la LIDU, Damien Magrou.

"Un des trois noms qui est mentionné dans l'article, Andrew Hill, est un légionnaire qui a un contrat avec l'armée ukrainienne", a-t-il précisé. "Selon l'article 4 de la Troisième Convention de Genève, il est considéré en droit comme un combattant légal et comme un prisonnier de guerre", a-t-il ajouté.

Un club de handball ukrainien s'exile en Allemagne

Le club ukrainien du Motor Zaporijia s'alignera en 2e division allemande pour la saison 2022/23, a déclaré le patron de la Ligue (HBL) Uwe Schwenker, à l'agence de presse sportive allemande SID. "Pour nous, c'était clair: pour une telle question, c'est une décision démocratique des clubs qui doit être prise. Finalement, une large majorité s'est dégagée en faveur d'une intégration. Les clubs ont dit: 'Ici on aide, les handballeurs aident les handballeurs'", a expliqué Uwe Schwenker au SID.

Les matches à domicile de Zaporijia en 2e division se disputeront à Düsseldorf. La capitale de la région Rhénanie du Nord-Westphalie veillera également à l'hébergement de l'équipe ukrainienne et selon Schwenker, le projet peut se mettre en place rapidement. Les championnats allemands de handball commencent début septembre.

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