Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 17 juin
La Commission européenne a notamment recommandé d'accorder à Kiev le statut de candidat à l'Union européenne.
Le président ukrainien a salué une "décision historique". La Commission européenne a recommandé, vendredi 17 juin, d'accorder à Kiev le statut de candidat à l'Union européenne. Dans le même temps, la Russie a drastiquement réduit ses livraisons de gaz vers l'Europe et l'ONU juge la situation humanitaire "extrêmement alarmante" dans le Donbass. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.
La Commission favorable à ce que Kiev obitenne le statut de candidat à l'UE
L'exécutif européen a recommandé aux Etats membres d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne. "Ceci, bien entendu, à condition que le pays procède à un certain nombre de réformes importantes", a précisé Ursula von der Leyen. "Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour défendre leurs aspirations européennes. Nous voulons qu'ils vivent avec nous, pour le rêve européen", a défendu la présidente de la Commission européenne.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit "reconnaissant envers Ursula von der Leyen et envers chaque membre de la Commission européenne" et a salué "une décision historique". "C'est la première étape sur la voie de l'adhésion à l'UE, qui nous rapprochera (aussi) certainement de la victoire" face à la Russie, a-t-il ajouté, disant "attendre un résultat positif" lors du prochain sommet européen. C'est en effet au Conseil européen que les Vingt-Sept devront tous s'accorder sur l'octroi de ce statut.
"Nous n'avons rien contre, c'est leur décision souveraine d'adhérer à des unions économiques ou pas. (...) C'est leur affaire, l'affaire du peuple ukrainien", a réagi Vladimir Poutine durant la session plénière du Forum économique de Saint-Pétersbourg. "L'UE n'est pas une alliance militaire, à la différence de l'Otan", a souligné le président russe. Il a toutefois affirmé que "l'Ukraine va se transformer en semi-colonie" des pays occidentaux si elle rejoint l'UE. "C'est mon opinion."
L'ONU juge la situation humanitaire "extrêmement alarmante" dans le Donbass
"La situation humanitaire dans toute l'Ukraine, en particulier dans l'est du Donbass, est extrêmement alarmante et continue de se détériorer rapidement", a écrit Ocha, l'agence humanitaire de l'ONU, dans un communiqué. Les Nations unies s'inquiètent plus particulièrement pour Sievierodonetsk où environ 500 civils sont réfugiés dans l'usine chimique Azot, impossible à évacuer "sans cessez-le-feu complet", selon le gouverneur régional.
"L'accès à l'eau potable, à la nourriture et à l'électricité" y est "réduit", a souligné l'agence onusienne, en raison notamment "de combats qui continuent de s'intensifier", "faisant payer un lourd tribut à la population civile". Ocha déplore que les belligérants n'aient "toujours pas trouvé d'accord pour faciliter l'évacuation de civils ou encore permettre l'accès de l'aide humanitaire" à Sievierodonetsk et sa ville voisine de Lyssytchansk, sous bombardements constants depuis plusieurs jours.
La Russie réduit ses livraisons de gaz à l'Europe
Au quatrième mois de la guerre en Ukraine, Moscou joue de la vulnérabilité énergétique des Européens, dont 40% du gaz brûlé vient habituellement de Russie. Ces proportions étaient encore plus fortes dans l'Est, avec 55% pour l'Allemagne ou 85% en Bulgarie.
Moscou a décidé de réduire ses livraisons alors que les pays doivent profiter de l'été pour remplir leurs réserves, avec un objectif d'au moins 80% d'ici novembre dans l'Union européenne. La France et l'Allemagne, parmi d'autres, veulent éviter la panique et rassurer leurs citoyens : les stocks des deux pays augmentent et en sont à 56%. L'UE est en moyenne à 52%, selon Gas Infrastructure Europe, ce qui est mieux que l'an dernier à la même époque, mais en-dessous des deux années précédentes.
Le gestionnaire du réseau français de transport, GRTgaz, a annoncé vendredi ne plus recevoir de gaz russe par gazoduc depuis le 15 juin. "Nous avons les moyens d'assurer nos besoins en gaz grâce aux livraisons de gaz que nous recevons depuis d'autres pays, nos terminaux GNL et nos stocks constitués", assure la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
La baisse des livraisons fait quoi qu'il en soit monter les prix, ce qui coûtera cher aux industriels, notamment en Allemagne. Le cours de référence du gaz naturel en Europe, le TTF néerlandais, a bondi à près de 130 euros le mégawattheure (MWh) vendredi, contre environ 100 euros mercredi. Il était autour de 30 euros il y a un an.
La Russie affirme avoir tué près de 2 000 combattants étrangers en Ukraine
L'armée russe a affirmé qu'un peu moins de 7 000 "mercenaires étrangers", issus de 64 pays, étaient arrivés en Ukraine depuis le début du conflit et que près de 2 000 d'entre eux avaient été tués. "Depuis le début de l'opération militaire spéciale, 6 956 sont arrivés en Ukraine, 1 956 ont déjà été éliminés, 1 779 sont repartis", détaille le ministère de la Défense dans un communiqué.
Le ministère russe ajoute que la Pologne est le "leader absolu" parmi les pays européens en termes de combattants venus en Ukraine, suivie par la Roumanie et le Royaume-Uni. Il affirme par exemple que 59 "mercenaires" français, sur 183 venus combattre, ont été tués depuis le début de l'offensive russe. Les pays ayant enregistré selon Moscou le plus de pertes sont la Pologne (378 morts), les Etats-Unis (214), le Canada (162) et la Géorgie (120).
Le CERN annonce l'arrêt de sa coopération avec la Russie et la Biélorussie
Le prestigieux laboratoire scientifique européen CERN a annoncé qu'il allait mettre fin aux accords de coopération avec la Russie et la Biélorussie après leur expiration en 2024, en raison de la guerre en Ukraine. "La situation continuera à être suivie de près et le Conseil se tient prêt à prendre toute nouvelle décision à la lumière de l'évolution de la situation en Ukraine", a ajouté dans un communiqué l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde.
La décision du CERN "confirme la ferme condamnation de l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie, aidée par la Biélorussie, tout en laissant la porte ouverte à une collaboration scientifique continue si les conditions le permettent à l'avenir", a déclaré Fabiola Gianotti, la cheffe de l'organisme. Le CERN a rappelé qu'il avait été créé "au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour rassembler les nations et les peuples dans la poursuite pacifique de la science".
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