Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 3 février
La journée du vendredi 3 février a été marquée par l'annonce de livraison d'armes de la part des Etats-Unis, qui vont envoyer des roquettes de plus longue portée à l'Ukraine. La France et l'Italie vont pour leur part fournir à Kiev un système de défense antiaérienne de moyenne portée. Par ailleurs, Berlin a autorisé ses industriels à livrer des chars de combat Leopard 1 qu'ils possèdent en réserve.
Par ailleurs, le président du Conseil européen, Charles Michel, a affirmé que "le futur de l'Ukraine est avec l'UE", à l'issue d'un sommet qui s'est tenu à Kiev. La rencontre portait notamment sur le processus d'adhésion de l'Ukraine aux Vingt-Sept.
L'Ukraine va obtenir des armes occidentales de plus longue portée
Les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 2,2 milliards de dollars, incluant des roquettes qui pourraient quasiment doubler la portée de la force de frappe ukrainienne. Il s'agit en particulier d'engins tirés du sol pouvant atteindre une cible située à 150 km de distance et donc menacer des positions russes derrière les lignes de front.
Dans le même temps, Paris a fait savoir que la France et l'Italie allaient fournir au printemps un système de défense sol-air de moyenne portée Mamba. Il doit aider l'Ukraine à "se défendre face aux attaques de drones, de missiles et d'avions russes".
Feu vert de l'Allemagne pour des chars Leopard 1
Berlin a autorisé ses industriels à livrer à l'Ukraine des chars de combat Leopard 1 qu'ils possèdent en réserve, a fait savoir le porte-parole du gouvernement. Steffen Hebestreit n'a donné aucun détail sur le nombre de blindés concernés et le calendrier de livraison.
Les Leopard 1 sont les prédécesseurs du Leopard 2, blindés tant attendus par Kiev et dont Berlin a accepté fin janvier de fournir 14 exemplaires issus des équipements de l'armée allemande. Depuis 2003, celle-ci n'a plus de Leopard 1, remplacés par leurs successeurs, plus modernes et performants.
L'UE veut financer la reconstruction avec les avoirs russes gelés
L'Union européenne (UE) a dit vouloir trouver une façon d'utiliser les avoirs russes gelés dans les pays occidentaux pour financer la reconstruction de l'Ukraine. Cette mesure, réclamée par Kiev, s'avère légalement compliquée à mettre en œuvre.
"L'UE intensifiera (...) ses efforts" en ce sens "conformément au droit européen et au droit international", ont déclaré dans un communiqué le président du Conseil européen, Charles Michel, et la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet à Kiev avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Volodymyr Zelensky décidé à faire adhérer l'Ukraine à l'UE
Le président ukrainien a affirmé qu'il était "possible" d'engager dans les prochains mois les discussions officielles en vue de l'adhésion de son pays à l'Union européenne.
"Il y a une entente sur le fait qu'il est possible de commencer cette année les négociations sur l'accession de l'Ukraine à l'Union européenne", a relevé Volodymyr Zelensky dans sa traditionnelle intervention quotidienne du soir, à l'issue du sommet UE-Ukraine. "Ce soir, nous pouvons dire que l'Ukraine progresse vers son objectif."
"Le futur de l'Ukraine est avec l'UE", a de son côté assuré Charles Michel, le président du Conseil européen, lors d'une conférence de presse.
L'UE et Kiev vont créer un bureau d'enquête sur les "crimes d'agression" de Moscou
L'Union européenne et l'Ukraine ont convenu de la mise en place à La Haye (Pays-Bas) d'un bureau d'enquête. Ce parquet intérimaire est destiné à "coordonner l'enquête sur le crime d'agression contre l'Ukraine, à préserver et stocker les preuves pour de futurs procès", précisent l'UE et l'Ukraine dans une déclaration conjointe. Ce centre est envisagé comme une étape intermédiaire avant l'établissement d'un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes, une requête de Kiev.
La Cour pénale internationale (CPI) n'est compétente que pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés en Ukraine, et non pour les "crimes d'agression" de la Russie, car Moscou et Kiev ne sont pas signataires du traité de Rome instituant cette juridiction. Le crime d'agression est imputable aux plus hauts dirigeants politiques et militaires d'un pays.
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