Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la frappe russe qui a fait au moins 53 morts et plus de 270 blessés à Poltava

Deux missiles balistiques lancés par la Russie ont touché un établissement d'enseignement militaire et un hôpital. Les soutiens de Kiev ont condamné un "acte d'agression écœurant".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des secouristes ukrainiens attendent près du site d'une frappe russe à Poltava, dans l'est de l'Ukraine, mardi 3 septembre. (PATRYK JARACCZ / AFP)

C'est une des frappes russes les plus meurtrières depuis le début de son invasion de l'Ukraine. Au moins 53 personnes ont été tuées et plus de 270 blessées dans une frappe de missiles lancés par la Russie sur la ville de Poltava, selon le dernier bilan communiqué mercredi 4 septembre par le ministère de l'Intérieur ukrainien sur Telegram. Voici ce que l'on sait de cette frappe.

Deux missiles balistiques lancés sur "un établissement d'enseignement et un hôpital"

L'attaque a eu lieu dans la matinée sur Poltava, une ville située à environ 300 kilomètres à l'est de Kiev et qui comptait quelque 300 000 habitants avant l'invasion russe. La Russie a employé deux missiles balistiques et visé "un établissement d'enseignement et un hôpital voisin", selon des déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky. "L'un des bâtiments de l'Institut des communications", un établissement fondé dans les années 60 et qui forme des spécialistes des télécommunications militaires, "a été partiellement détruit", ajoute le chef de l'Etat.

D'après le ministère ukrainien de la Défense, la frappe a eu lieu dans un délai très court après le déclenchement de l'alerte antiaérienne. Les missiles "ont surpris les gens en train d'évacuer vers l'abri souterrain". Des images envoyées sur les réseaux sociaux ont montré un bâtiment de plusieurs étages éventré et des secouristes travaillant au milieu de gravats.

Au moins 53 morts et plus de 270 blessés

Selon le dernier bilan communiqué mercredi matin par le ministère de l'Intérieur ukrainien, le bilan de cette frappe est de 53 morts et 271 blessés. Le ministère ajoute que "25 personnes ont été secourues, dont onze ont pu être dégagées des décombres". Selon cette source, jusqu'à cinq personnes pourraient encore se trouver sous les décombres.

Les alliés de Kiev condamnent la frappe, des blogueurs ukrainiens critiquent l'armée

Le bombardement a été condamné par le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, qui a estimé qu'il était "un terrible rappel" de la "brutalité" du président Poutine. Il s'agit d'un "acte d'agression écœurant dans la guerre odieuse et illégale livrée par [Vladimir] Poutine en Ukraine", a déclaré sur X le ministre des Affaires étrangères britannique, David Lammy. "La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites", a pour sa part estimé son homologue allemande Annalena Baerbock sur le même réseau social.

En Ukraine, la frappe a suscité la colère parmi les blogueurs militaires ukrainiens, qui ont, comme en Russie, une certaine influence du fait de la guerre. D'après certains d'entre eux, l'armée russe avait pour objectif une cérémonie militaire officielle en plein air, soit une grande concentration de soldats qui en aurait fait une cible facile. Le ministère de la Défense a assuré pour sa part qu'aucune cérémonie en plein air n'avait lieu au moment du drame.

Le président ukrainien a dit avoir ordonné "une enquête complète et rapide" sur les circonstances ayant permis cette attaque russe. Il a aussi promis de tenir la Russie "pour responsable", et une nouvelle fois appelé les alliés occidentaux de Kiev à livrer d'urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne. Volodymyr Zelensky a également réclamé de pouvoir atteindre en profondeur le territoire russe avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis, ce que plusieurs pays occidentaux refusent par crainte d'une escalade.

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