Attaque de drones ukrainiens en Russie : Kiev "déplace la guerre sur le territoire russe", son "objectif essentiel", selon Guillaume Ancel

Onze drones ukrainiens ont été détruits au-dessus de la région de Moscou, et 45 au total dans le pays, mercredi, affirme les autorités russes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un tank russe détruit à Soudja, dans la région de Koursk, où l'armée ukrainienne a mené une incursion. (YAN DOBRONOSOV / AFP)

L'attaque de drones ukrainiens, mercredi 21 août, sur la région de Moscou "correspond à ce qu'a décrit le président ukrainien Volodymyr Zelensky il y a quelques jours, ils déplacent la guerre sur le territoire russe", estime Guillaume Ancel, ancien officier, au micro de franceinfo. "C'est à mon avis l'objectif essentiel des Ukrainiens aujourd'hui, de montrer ce côté boomerang : ce que font les Russes depuis 30 mois aux Ukrainiens, ils l'ont en retour de bâton", analyse-t-il.

C'est également "mettre une pierre supplémentaire dans la négociation que mènent actuellement les Ukrainiens", selon le chroniqueur de guerre, auteur de Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette, "pour obtenir l'autorisation d'utiliser les armes que leur livrent les 54 pays qui les soutiennent au-delà de la frontière et de la zone frontalière".

La Russie "face à un dilemme

"On voit bien que les Occidentaux ont peur de laisser les Ukrainiens frapper en profondeur", analyse-t-il, "et là, avec cette vague de drones, les Ukrainiens veulent surtout montrer que, bien sûr, ils peuvent le faire, et qu'il faut qu'ils arrêtent d'avoir une main attachée dans le dos pour se battre contre la Russie, qui est quatre fois plus puissante que l'Ukraine".

Si Moscou a du mal à repousser cette offensive, c'est que le pays est "face à un dilemme", selon Guillaume Ancel. "Leurs meilleures unités militaires sont dans le Donbass où ils avancent inexorablement malgré des pertes effrayantes, poursuit-il. Est-ce qu'ils récupèrent certaines de ces unités pour venir stopper l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk, à plus de 700 kilomètres, et prendre le risque d'une contre-attaque ukrainienne s'ils fragilisent le front, ou est-ce qu'ils continuent en faisant comme s'ils n'avaient pas vu l'opération ukrainienne ? C'est ce que fait actuellement Poutine".

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