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Guerre en Ukraine : "Je veux vivre", une ligne téléphonique d’urgence pour les soldats russes qui veulent déserter

Lancée par le gouvernement ukrainien mi-septembre, cette ligne d’urgence, ouverte 24h/24h sur Telegram, promet aux candidats russes à la désertion un traitement humain, trois repas par jour et des soins médicaux.

Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'application de messagerie Telegram. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

"Soldats russes, épargnez vos vies, rendez-vous !": c'est par ces quelques mots qu'est présentée la ligne d'urgence sur internet, via l'application Telegram, lancée par le gouvernement ukrainien mi-septembre et baptisée "Je veux vivre", alors que Kiev continue de revendiquer de nouveaux succès militaires dans les parties orientale et méridionale de son territoire.

Au bout du fil, 24h/24h, des opérateurs pour aiguiller les soldats russes actuellement au front et qui souhaitent déserter. En échange, l'armée ukrainienne leur promet de bien les traiter en respectant la convention de Genève sur les prisonniers, de leur donner trois repas par jour et des soins médicaux.

"J’ai trouvé le numéro et j’ai appelé"

Dans une vidéo, crâne rasé, visage émacié, un soldat russe se présente : Anatoli, 20 ans, a été envoyé en Ukraine, sur le front, au mois de juillet. "Après trois mois d’entraînement, ils m’ont envoyé en Ukraine, explique-t-il. Quand j’ai vu la puissance des tirs de l’ennemi, j’ai compris que je voulais vivre, et j’ai trouvé cette chaîne sur Télégram. J’ai trouvé le numéro et j’ai appelé."

"Ils m’ont donné des instructions, j’ai parlé à un membre des forces spéciales. Là, je suis fait prisonnier. Je suis en bonne santé. Je suis nourri, blanchi, je peux prendre une douche, tout va bien."

Anatoli, 20 ans, déserteur russe

à franceinfo

Sur un ton martial, sur la même application, le ministre ukrainien de la Défense, Alexei Reznikov, s'adresse directement aux membres de l'armée russe. "On vous a trahis, martèle-t-il. On vous a promis une promenade de santé et vous êtes tombés dans un piège. Vous payez de votre sang les fantasmes de Poutine et ses objectifs mensongers. Aujourd’hui, il ne vous écoute plus. Parce que vous écouter, cela équivaudrait à reconnaître ses erreurs. Et à Moscou, on n'aime pas beaucoup la vérité."

"Il est où, votre président ?

"Volodymyr Zelesnki, poursuit Alexei Reznikov, se rend sur le front, aux côtés de ses soldats, il a été à Lyssichansk sous les bombes, ou encore dans Izioum libérée : notre président est aux côtés de son armée... Et il est où, le vôtre ? Beaucoup d'entre vous ont déjà compris : on vous a envoyés mourir sans raison. Et c'est peut-être pour ça que votre président se cache dans un bunker. Il a peur de votre mépris. Il a peur de votre haine."

"Vous savez qu'en Ukraine, vous ne libérez personne, vous détruisez des villes entières, où il n'y a pas si longtemps, vous étiez considérés comme de gentils voisins qui parlaient russe."

Alexei Reznikov, ministre ukrainien de la Défense

dans un message aux soldats russes

Des messages qui font mouche parmi des soldats russes démotivés : ils seraient plus de 2 000 à avoir contacté la plate-forme.

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