Guerre en Ukraine : "L'affaire est jouée, il faut la terminer le mieux possible", estime le général Vincent Desportes
L'opérateur énergétique ukrainien annonce des coupures de courant dimanche 17 novembre autour de la capitale et dans deux régions de l'est du pays après une attaque aérienne russe de grande ampleur. Il s'agit même de l’"une des plus grandes" depuis le début de l'invasion, selon le président ukrainien Volodymyr Zelenski. Face à ces attaques, pour se protéger, la Pologne voisine a fait décoller ses avions de chasse. Faut-il y voir une nouvelle escalade dans ce conflit ? "C'est une affaire de communication", répond dimanche 17 novembre sur franceinfo le général Vincent Desportes.
"S'il y a un pays qui est concerné par l'avancée de la Russie, c'est bien la Pologne. Et le Premier ministre Tusk dit non : 'Même si j'étais seul, je continuerai.' Évidemment, il a parfaitement raison", estime l'ancien directeur de l’École de Guerre et spécialiste des affaires stratégique et militaire.
"Le destin des Ukrainiens ne leur appartient plus depuis longtemps"
Selon le général, "il est temps que les pays européens admettent qu'effectivement le Donbass ne peut pas être reconquis. Il faut absolument être fort au moment où nous allons entrer à la table de négociations. Elles partiront des positions acquises sur le terrain et des positions de force psychologique qu'auront les intervenants."
"Nous devrons y être parce que si nous ne sommes pas autour de la table, nous savons que nous serons au menu."
Général Vincent Desportesà franceinfo
"Ce n'est pas une affaire Trump-Poutine, c'est une affaire Europe", insiste le général Vincent Desportes. Selon le stratège, "aucun scénario plausible ne permettrait à l'Ukraine de regagner les territoires qu'elle a perdus". Le président Zelensky l'a compris, assure Vincent Desportes : "Cela fait longtemps qu'il prépare sa population". "La réalité, c'est que le destin des Ukrainiens ne leur appartient plus depuis longtemps. Il appartient à Monsieur Poutine et aussi aux Occidentaux", selon l’expert.
"Ce ne sont pas les armes occidentales qui vont défendre l'Ukraine, ni les soldats ukrainiens. L'Ukraine, c'est 28 millions d'habitants contre un pays de 130 millions d'habitants qui va encore chercher des troupes en Corée du Nord", rappelle-t-il. "L'affaire est jouée, maintenant, il faut la terminer le mieux possible. L'important, c'est que ces négociations soient conduites correctement. Quelles concessions doivent être faites en termes de territoire ? Par rapport à quelle garantie de sécurité ? C'est ça qu'il faut jouer. C'est là où le bras de fer doit être fort", expose Vincent Desportes.
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