Guerre en Ukraine : l'armée ukrainienne annonce son retrait d'Avdiïvka, après des mois de combats dans la ville
L'armée ukrainienne s'est retirée, samedi 17 février, de la ville d'Avdiïvka, après des mois de combats intenses dans cette ville de l'est du pays. "Conformément à l'ordre reçu, [nous nous] sommes retirés d'Avdiïvka pour aller sur des positions préparées d'avance", a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi le général Oleksandre Tarnavsky, qui commande cette zone, dans un message sur Telegram.
Quelques heures plus tard, la Russie a revendiqué le "contrôle total" de la ville, selon le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Vladimir Poutine a salué "une importante victoire". L'Ukraine concède à la Russie sa plus grande victoire symbolique, et ce, après l'échec de la contre-offensive lancée par Kiev l'été dernier.
Avant d'officialiser l'abandon de la ville, le général Tarnavsky avait reconnu que "plusieurs soldats" ukrainiens avaient été "capturés" par les forces russes, qui sont "en surnombre en matière d'effectifs, d'artillerie et d'aviation". Confrontée à un manque de moyens croissant en raison notamment du blocage de l'aide militaire américaine, l'Ukraine pouvait difficilement éviter ce retrait. La Russie qui, forte de davantage de soldats et de munitions, poussait ses troupes pour obtenir une conquête à quelques jours du deuxième anniversaire du début de l'invasion, le 24 février.
Une "décision juste", selon Volodymyr Zelensky
"C'était une décision professionnelle pour sauver autant de vies que possible (...) c'était une décision juste", a réagi samedi le président ukrainien à la tribune de la Conférence de Munich (Allemagne) sur la sécurité. Volodymyr Zelensky a également déploré que "maintenir l'Ukraine dans un déficit artificiel d'armes, en particulier d'artillerie et de capacités à longue portée" favorise selon lui la progression des troupes russes.
Avdiïvka, qui comptait environ 34 000 habitants avant l'invasion russe lancée en février 2022, a une valeur symbolique importante. La ville est aujourd'hui en grande partie détruite mais quelque 900 civils y demeurent, selon les autorités locales. Moscou espère que sa prise rendra plus difficiles les bombardements ukrainiens sur Donetsk.
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