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Guerre en Ukraine : "La présidentielle est asphyxiée, ce sera une campagne éclair", selon le député LR Pierre-Henri Dumont

Le député Les Républicains appelle à une "union nationale autour des positions de la France" sur l'invasion russe en Ukraine "pour ensuite pouvoir réattaquer" la campagne présidentielle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 mai 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

"La campagne présidentielle est asphyxiée" par l'invasion russe en Ukraine, selon le député LR Pierre-Henri Dumont. Pour lui, il est "nécessaire de faire corps derrière le chef des armées" Emmanuel Macron. Il appelle à une "union nationale autour des positions de la France pour ensuite pouvoir réattaquer" la campagne lors des dernières semaines. "Ce sera une campagne éclair, mais elle doit avoir lieu", précise-t-il tout de même. 

franceinfo : La campagne présidentielle va-t-elle rester anesthésiée pendant des semaines ?

Pierre-Henri Dumont : Ça dépendra combien de temps va durer le conflit en Ukraine, mais la campagne est évidemment asphyxiée. Nous, nous avions par exemple une grande opération prévue ce week-end partout sur le territoire qui a été décalée en raison de l'actualité. Mais il est aussi nécessaire de retrouver des temps de respiration démocratique.

C'est pour ça qu'il faut une union nationale autour des positions de la France pour ensuite pouvoir réattaquer concrètement sur les dernières semaines, en particulier à partir du 4 mars, date de publication des différents candidats à l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel. Ce sera une campagne éclair de quelques semaines, mais elle doit avoir lieu ! L'évènement est dramatique pour l'Ukraine et l'Europe, mais les Français ne peuvent pas penser que la campagne n'a pas eu lieu. On va élire un président pour cinq ans !

Le conflit russo-ukrainien ne risque-t-il pas de devenir un sujet de polémiques de campagne ?

Il ne le faut pas, mais il faut que des décisions extrêmement fortes soient prises. Il y a déjà eu des livraisons d'armement à l'Ukraine, selon la ministre de la Défense. C'est très bien. Il faut également des sanctions contre les dirigeants russes. Il faut saisir l'ensemble des biens et avoirs de l'ensemble des oligarques russes en France et partout en Europe. On peut geler des comptes en banque, on peut interdire l'accès des banques publiques et privées russes au marché européen et mondial. Il faut asphyxier, non pas le peuple russe, mais ceux qui, autour de Vladimir Poutine, sèment la terreur en Ukraine.

Les oppositions doivent-elles être particulièrement tenues au courant en cette période électorale ?

C'est évident parce que, d'ici quelques semaines, il se peut qu'il y ait un changement de président de la République et donc de chef des armées, ainsi qu'un changement de majorité au sein de l'Assemblée nationale. En tout cas, la démarche de rencontrer les anciens présidents de la République, avec Nicolas Sarkozy qui a dû gérer la crise ukrainienne et François Hollande qui a signé les accords de Minsk en 2014, va dans le bon sens.

L'unité doit se faire autour de la position de la France en se construisant par un partage des informations avec les différentes composantes de la nation. Ce qui est nécessaire, c'est de faire corps derrière l'Ukraine et, en réalité, derrière Emmanuel Macron, pas en tant que président de la République mais surtout en tant que chef des armées qui doit prendre des décisions extrêmement fortes pour assurer au peuple ukrainien qu'il pourra recouvrer l'entièreté de sa liberté et de l'intégrité territoriale de son pays.

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