Guerre en Ukraine : "Le choléra est la menace ultime" après la destruction du barrage de Kakhovka, estime l'ONG Médecins du Monde
"Le choléra est la menace ultime, mais il y a toute une quantité de maladies hydriques" après la destruction du barrage de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine, estime Helena Ranchal, directrice des opérations internationales Médecins du Monde, sur franceinfo mercredi 7 juin. Les équipes de l'ONG sont positionnées à Mikolaïv avec la Croix-Rouge ukrainienne. Elles prennent en charge les premières personnes qui fuient la zone et préparent l'aide dans les zones sinistrées.
franceinfo : Comment vont se passer les prochains jours ?
Helena Ranchal : On est préoccupés pour la suite, pour les jours à venir, pour la zone sous contrôle russe, parce qu'on n'y a pas accès et on sait que c'est la plus affectée. D'un point de vue sanitaire, côté Kherson, il y avait des endroits où l'accès pour délivrer des soins était très compliqué pour des raisons sécuritaires. Maintenant, on se retrouve avec cette problématique où des gens ne peuvent pas se déplacer côté russe. Côté Kherson, qui est un petit peu moins affecté, les gens attendent les jours à venir. Il faut qu'on laisse redescendre, qu'on voit toutes les mines qui peuvent être déplacées.
Dans quel état sont les infrastructures sanitaires ?
Certains centres de santé ne sont pas fonctionnels pour des raisons de sécurité. L'hôpital de Mikolaïv est prêt, il a la capacité à répondre. Pour les autres, c'est encore un peu tôt pour le dire, parce qu'il y a des évaluations qui sont en cours. En tout cas, la solution c'est Mikolaïv et les villes alentour. Avec la montée des eaux, tous les matériels, notamment pour la vaccination, les médicaments, vont être complètement détruits. Il va falloir à nouveau tout acheminer. On a mobilisé des équipes mobiles pour fournir des soins et des soutiens. Pour le moment, il n'y a pas beaucoup de monde, mais on va vraiment suivre la situation dans les jours à venir en fonction de la décrue.
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Les coupures d'eau risquent d'être un problème ?
Ça risque d'être un problème, déjà pour la consommation d'eau potable. Le choléra est la menace ultime, mais il y a toute une quantité de maladies hydriques qui peuvent venir avant. C'est pour ça qu'on est très vigilants. On a pris toutes les mesures avec les autorités sur place, par exemple, pour mobiliser des kits contre le choléra, contre toutes les maladies hydriques. Il y a aussi tout le côté santé mentale. On parle de gens qui vivent sur la ligne de front depuis 14 mois. C'est très lourd et, maintenant, c'est l'agonie additionnelle.
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