Guerre en Ukraine : les faits marquants du mardi 1er mars
La Russie a intensifié son offensive, notamment à Kiev et à Kharkiv. En France, lors d'un débat à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a condamné les actions de Moscou, mais déploré le financement par l'UE d'armes pour l'Ukraine.
Au sixième jour de l'offensive de la Russie en Ukraine, des bombardements ont fait au moins 18 morts à Kharkiv et cinq à Kiev. Volodymyr Zelensky a plaidé, devant les parlementaires européens, en faveur d'une adhésion accélérée de son pays à l'UE, qui est encore loin d'être acquise. Franceinfo résume les faits marquants du jour.
L'offensive russe s'intensifie et tue des civils
Kharkiv, deuxième ville de l'Ukraine, a une nouvelle fois subi des frappes russes particulièrement sévères mardi. L'une d'elles a touché la place centrale, détruisant en partie le siège de l'administration régionale et tuant au moins 10 personnes, selon le gouverneur local et le service ukrainien des situations d'urgence. Une autre frappe a touché un immeuble résidentiel de la ville et tué huit de ses occupants, selon cette dernière source.
A Kiev, une frappe a touché la tour de la télévision, faisant cinq morts, selon les services d'urgence. Brièvement affectée, la diffusion des chaînes de télévision ukrainiennes était rétablie dans la soirée. La capitale se prépare à une nouvelle nuit difficile et à un possible assaut de l'armée russe, dont un convoi se dirige vers Kiev. Un couvre-feu est toujours en vigueur et la municipalité a recommandé aux habitants restants de trouver un abri.
Les opérations militaires russes ne se limitent pas à ces deux villes. Le ministère de la Défense russe a affirmé que les troupes russes et les forces séparatistes prorusses avaient réussi leur jonction dans le sud-est du pays, sur la côte de la mer d'Azov. Si elle était confirmée, cette avancée russe couperait tout accès de l'Ukraine à cette mer, et de relier par la terre deux territoires tenus par les séparatistes prorusses, la Crimée et la république autoproclamée de Donetsk. L'armée ukrainienne avait affirmé, plus tôt, être parvenue à empêcher cette jonction.
Zelensky appelle une nouvelle fois à l'aide
Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, est intervenu par visioconférence au Parlement européen, qui l'a ovationné. Il a plaidé pour une intégration "sans délai" de son pays à l'Union européenne, après l'avoir formellement demandée dans la nuit. "Nous prendrons nos responsabilités", lui a répondu quelques instants plus tard le président du Conseil européen Charles Michel, bien qu'une entrée de l'Ukraine dans l'UE semble peu probable dans un futur proche.
"Nous nous battons pour notre survie (...) mais nous nous battons aussi pour être des membres égaux en droits de l'Europe (...) Donc, prouvez que vous êtes avec nous, prouvez-vous que vous ne nous abandonnez pas, et que vous êtes vraiment des Européens."
Volodymyr Zelensky, président de l'Ukrainelors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement européen
Les titres de séjour des Ukrainiens prolongés
Alors que plus de 660 000 civils ont fui l'Ukraine, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a affirmé que "moins d'une centaine" d'Ukrainiens étaient arrivés en France depuis le début de l'offensive de la Russie. Il dit avoir donné des instructions pour que les titres de séjour des ressortissants ukrainiens présents en France qui arrivaient à expiration soient prolongés de "90 jours au moins".
La crise en débat à l'Assemblée nationale
"Nous pouvons être fiers de l'Europe", a déclaré le Premier ministre, Jean Castex, devant l'Assemblée nationale, vantant la réponse de l'UE à l'invasion russe. "Cette unité, cette rapidité, cette intensité ont surpris, y compris sans doute Monsieur Poutine". Il a qualifié l'offensive russe d'"agression cynique et préméditée".
Lors du débat entre les différents groupes parlementaires qui a suivi, Jean-Luc Mélenchon a détonné en affirmant regretter la décision européenne de financer l'armement de l'Ukraine : "Cette décision ferait de nous des cobelligérants. Un engrenage s'enclenche, avec quelle légitimité ? Quand notre parlement l'a-t-il décidé ?" Il avait, plus tôt, fermement condamné l'invasion russe : "Rien ne peut l'excuser, ni la relativiser".
Déjà visé par certains de ses rivaux pour ses déclarations au sujet de la Russie, le candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle a été critiqué à la tribune par le patron des députés LR Damien Abad, qui a également ciblé Marine Le Pen et Eric Zemmour : "J'accuse M. Zemmour, Mme Le Pen et M. Mélenchon d'avoir entretenu une fascination malsaine pour le modèle de Poutine. (...) Je les accuse de compromissions qui jettent un discrédit irréversible sur leur capacité à diriger le pays".
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