Guerre en Ukraine : les yachts russes saisis par les pays occidentaux deviennent des gouffres financiers
Ils sont amarrés depuis février 2022 dans les ports... et ils coûtent cher. Il y a un an, avec l'invasion de l'Ukraine, les pays occidentaux se précipitaient pour saisir les avoirs d’oligarques russes soutenant Vladimir Poutine. Parmi ces saisies, il y avait notamment de luxueux yachts, notamment en Méditerranée. Problème : ces bateaux ultra-luxueux doivent être maintenus en état pour ne pas perdre leur valeur, les pays qui les ont saisis sont donc forcés de débourser des millions d'euros.
Radars anti-missiles, sous-marins et héliports rétractables
Le cas le plus emblématique est celui du Yacht A, le plus grand voilier du monde, vissé depuis un an au quai du port de Trieste, en Italie, faute de pouvoir identifier son véritable propriétaire, censé être Andrey Melnichenko. Le navire dont le prix d'achat a été évalué à 417 millions a déjà coûté plus de sept millions d’euros aux contribuables italiens.
La République dominicaine aussi se débat avec l'un de ces navires, dont elle doit débourser environ 10% de la valeur totale pour assurer son entretien. Ce chiffre peut encore gonfler selon les caractéristiques de chaque bateau. "Certains ont des radars anti-missiles, d’autres leurs propres sous-marins ou des héliports rétractables, explique Alex Finley, ancienne agente de la CIA, désormais spécialiste de l’influence russe reconvertie en traqueuse de yachts. Toutes ces technologies demandent de la maintenance. Pas forcément pour que tout marche parfaitement, mais, au moins, pour que ces appareils ne présentent aucun danger pour le personnel du port ou pour l’équipage." Des équipages, aujourd'hui comme prisonniers de ces yachts de luxe.
C'est le cas des marins de l'Amore Vero, 86 mètres de long, propriété du milliardaire russe Igor Setchine, amarré à La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. Mais dans ce cas, l’entretien reste assuré par l’une des sociétés écrans du propriétaire.
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