Guerre en Ukraine : "L’ordre de Zelensky fonctionne", les habitants du Donbass sont chaque jour plus nombreux à fuir la région
À la gare de Pokrovsk, ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre l'ouest du pays, à cause des bombardements russes. Mais certains habitants refusent toujours de quitter leur terre natale.
À la gare de Pokrovsk, au cœur du Donbass, Nadiya voyage avec une petite valise et un sac à dos. "Les gens prennent l’essentiel, juste ce qu’ils aiment. Moi c’est le dessin. Alors j’ai pris tout mon matériel", confie la jeune fille. Avec sa maman Olena, elles ont quitté le matin même leur appartement de Kramatorsk, dans la région du Donbass. "On avait peur des bombardements. C’est difficile à expliquer... C’est un sentiment d’angoisse permanent qui ne me lâchait pas".
Sur le quai, Irina Serjiouk, la cheffe de cette gare située à une quarantaine de kilomètres de la ligne de front, regarde l’unique train du jour quitter définitivement le Donbass. "Tant que le dernier n’est pas parti, on reste là", affirme-t-elle. Depuis l’appel à évacuer la région de Donetsk lancé par le Président ukrainien Volodimyr Zelensky, il y a dix jours, le rythme des évacuations s’est accéléré. Au total, plus de 3 000 habitants de cette région de l’est du pays pilonnée par les Russes sont partis se réfugier à l’ouest du pays, pour la plupart en train.
"L’ordre de Zelensky fonctionne. Les évacués sont tous les jours de plus en plus nombreux. Ils sont environ 30% de plus que les semaines précédentes. Et je pense que petit à petit, ça va encore augmenter. Les gens partent."
Irina Serjiouk, cheffe de gare à Pokrovskà franceinfo
"Aujourd’hui, il y avait 400 personnes. Avant on avait six wagons pour Lviv, et maintenant il y en douze. La moitié va à Kropivnitsky. Je voudrais que les évacués soient encore plus nombreux parce que bientôt, il fera froid et nous aurons des problèmes de chauffage. C’est pour ça qu’ils doivent partir", explique-t-elle.
Certains refusent toujours de partir
Et pourtant, Pokrovsk est une ville toujours bien vivante. Des passants, un peu de circulation et quelques magasins ouverts comme la petite échoppe de Marina, qui n'envisage pas de partir. "C’est ma région, j’y ai vécu toute ma vie, je ne peux pas l’abandonner. Je veux rester là. J’habite dans une maison. J’ai un poêle, j’ai acheté du charbon. J’ai peur des bombardements bien sûr, mais de tout façon, c’est dans toute l’Ukraine que c’est dangereux et il n’y aucune garantie de sécurité nulle part," martèle-t-elle.
Le gouvernement ne peut pas la contraindre à quitter le Donbass. Il lui impose en revanche la signature d’une décharge à transmettre aux autorités régionales au plus vite.
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