Guerre en Ukraine : non, Alexis Corbière n'a pas brisé le secret défense en parlant des livraisons d'armes
Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon a affirmé sur franceinfo, ce mercredi, que la France n'avait livré à l'armée ukrainienne "que des gilets pare-balles" et "quelques missiles anti-char". Le député LFI a été accusé de mettre en péril la sécurité nationale.
Les propos tenus dans le 8h30 franceinfo, mercredi 9 mars, par le député la France Insoumise, Alexis Corbière sur la fourniture d'armes par la France à l'Ukraine suscitent la polémique. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, qui siège à la commission Défense et Armée de l'Assemblée nationale, a déclaré qu'il ne s'agissait "que de gilets pare-balles et de quelques missiles anti-char". Le ministère des Armées refuse de communiquer le contenu précis de ces livraisons, pour des raisons stratégiques notamment. Mais contrairement à ce qu'affirment plusieurs responsables politiques, l'élu LFI n'a pas violé le secret défense. On vous explique pourquoi.
D'abord la majorité des parlementaires ne sont tout simplement pas habilités à recevoir des informations classées secret défense. Il y a quand même une exception pour les parlementaires membres de la délégation au renseignement.
Ensuite ce qu'il faut savoir, c'est que la liste des équipements fournis par la France à l'Ukraine a bien été communiquée la semaine dernière aux parlementaires membres de la commission de la défense et des forces armées dont fait partie Alexis Corbière. C'était lors d'une réunion à huis clos, sans téléphone portable dans la pièce, pour justement que rien ne fuite.
Et cette liste, qui a été énoncée à l'oral seulement, n'était pas classée secret défense, mais présentée comme confidentielle avec des informations sensibles à ne pas communiquer.
Le député LFI n'était pas à la réunion de la commission
Que risque Alexis Corbière en rendant public les informations partagées lors de cette réunion ? Figurez-vous que le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon n'était pas présent lors de cette réunion. Les informations qu'il a donné sur franceinfo sont de sources indirectes. Selon le cabinet de la présidente de cette commission, jointe par franceinfo, aucun texte législatif ne sanctionne ce cas de figure.
La déclaration du député LFI "n'est pas responsable", a, pour sa part, commenté Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Il a dénoncé "des propos tenus "dans des conditions de légèreté et d'approximation assez soutenue". Gabriel Attal a aussi rappelé que l'éxécutif refuse de donner le détail des équipements envoyés par la France à l'Ukraine car ce serait, dit-il, "communiquer sur ce dont l'Ukraine a besoin et donc communiquer, y compris à la Russie, sur ce qu'il manque à l'Ukraine, dans cette guerre".
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