Guerre en Ukraine : "On a l'impression que ce n'est pas la réalité, c'est comme un film", raconte une habitante de Kharkiv
Les frappes russes sont tout azimuts dans l'est de l'Ukraine, notamment dans la région de Karkiv, et la capitale du même nom. Une habitante rencontrée par franceinfo nous plonge dans l'enfer des bombardements au quotidien.
"On a l'impression que ce n'est pas la réalité, on voit ça à la télé, c'est comme un film", raconte ce jeudi 20 octobre une habitante de la grande ville ukrainienne de Kharkiv, grand témoin de franceinfo. Cette ville de l'est de l'Ukraine, toute proche de la frontière russe, est régulièrement bombardée par l'armée de Vladimir Poutine.
Avant la guerre, elle comptait près d'un million d'habitants mais aujourd'hui "elle est beaucoup moins peuplée, c'est plus calme, il y a beaucoup moins de voitures", raconte Kateryna Zavseholova, qui voit beaucoup de "maisons sans fenêtre et d'édifices en ruines". "On peut entendre des missiles et des explosions jour et nuit, le rythme est dense", explique cette professeure de français.
Coupures d'électricité, sirènes et maisons en ruine
Cette Ukrainienne a fait le choix de rester dans sa maison "sans étage, sans cave, sans abri", plutôt que de fuir, car les parents de son mari habitent ici, et "ils ont refusé catégoriquement de partir de la ville : ils ont besoin de notre aide en ces temps compliqués". Mais "beaucoup de gens" de son entourage sont partis. Kateryna Zavseholova explique que dès qu'ils entendent une sirène d'alerte, ils respectent "la règle des deux murs : se mettre à deux murs de la rue, le premier protège du missile, le deuxième des débris".
Cette mère de famille doit affronter "des coupures de courant, puisque des centrales électriques ont été attaquées". Pour l'instant, "Dieu merci, souffle-t-elle, l'hiver est chaud mais on pense à acheter un générateur pour faire marcher notre chauffage et notre pompe électrique". Kateryna Zavseholova confie qu'elle a aussi acheté des "vêtements chauds et des produits qui peuvent être gardés en dehors du frigo".
Elle témoigne aussi du ressenti de sa fille de 3 ans, Anna, qui croit que les bombardements sont le tonnerre. Sa mère reconnaît qu'elle "ne veut pas lui expliquer tout ça : elle sait ce qu'est une alerte, elle dit 'oh il faut rentrer chez nous', mais elle ne pose pas de questions, pour elle c'est la norme, c'est la triste réalité de sa vie".
Kateryna Zavseholova essaie de garder le moral mais lâche qu'ils sont "très fatigués et très tendus : on attend la fin de la guerre et la victoire. On essaie de rester optimistes, c'est notre seule arme".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.