Guerre en Ukraine : que va changer la loi martiale décrétée par Vladimir Poutine dans les régions annexées ?
La loi martiale doit permettre au Kremlin de reprendre la main sur ces territoires. Le président russe a aussi annoncé un tour de vis sécuritaire pour les régions russes les plus proches de l'Ukraine.
C'est une décision qui était attendue en Russie : Vladimir Poutine a instauré la loi martiale, mercredi 19 octobre, dans les quatre régions annexées d'Ukraine, lors d'un Conseil de sécurité diffusée à la télévision. La loi martiale, ou cet état de droit d'exception qui prévoit le transfert de tout ou partie des pouvoirs civils à l'armée.
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Si la rumeur laissait même entendre depuis des mois qu'elle devait arriver pour tout le pays entier, cette instauration est finalement limitée à ces quatre régions qui vivaient déjà, dans les faits, sous une forme de loi martiale, avec un couvre-feu, des restrictions de circulation, des check-points.
Mise en place d'une "défense territoriale"
Dans l'immédiat, cela ne devrait donc pas changer grand-chose aux habitants de ces régions au quotidien. Pour Vladimir Poutine et le pouvoir russe, c'est probablement une manière de s'adapter à une situation "tendue" de l'armée russe sur le terrain, bousculée par les forces de Kiev dans les régions Lougansk et de Kherson. La loi prévoit notamment la mise en place d'une défense territoriale : un texte qui peut permettre de mobiliser tous les habitants, et pas seulement ceux qui répondent à certains critères, pour participer à la défense de leur territoire.
Ce texte de loi est par ailleurs rédigé en termes flous, comme c'est souvent le cas en Russie. Il semble même que certains articles soient applicables à l'ensemble du territoire russe. Certains opposants y voient une manière pour le pouvoir de se donner les moyens d'effectuer un tour de vis supplémentaire en matière de politique sécuritaire.
D'autres mesures sécuritaires
D'ailleurs, Vladimir Poutine ne s'est pas contenté de décréter la loi martiale : il a aussi annoncé d'autres mesures. D'abord, le président russe a relevé le niveau d'alerte dans toutes les régions du territoire russe limitrophes de l'Ukraine et la Crimée. Les gouverneurs de ces régions auront donc des pouvoirs élargis pour prendre des mesures sécuritaires. Une décision pour répondre à l'inquiétude de la population dans ces régions. Bryansk, Belgorod ou Koursk ont été visés ces derniers jours et semaines par des bombardements, des tirs de missiles probablement ukrainiens.
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Autre mesure annoncée par Vladimir Poutine : Ievegueni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, va former et encadrer une milice populaire dans la région de Belgorod pour surveiller la frontière, selon les termes officiels. Ce groupe de mercenaires, qui travaille pour le Kremlin, mais que Moscou nie connaître, devient donc officiellement un supplétif des forces de sécurité en Russie.
Le Kremlin a aussi rapidement précisé qu'il n'était pas question de fermer les frontières de la Russie, décision redoutée par une partie de la population. Mais ce train de nouvelles mesures sécuritaires n'est peut-être pas le dernier.
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