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Guerre en Ukraine : "On se mobilise au mieux pour évacuer les collègues", explique le patron d'une entreprise française

Jean Roche, un entrepreneur implanté depuis 30 ans en Ukraine est particulièrement inquiet pour ses employés situés à Marioupol. La ville portuaire, cernée par l'armée russe, fait l'objet de bombardements constants. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean Roche à Marioupol, le 10 février 2022. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

L'intensification de l'offensive russe, une semaine exactement après le début de l'attaque, coïncide avec de nouveaux pourparlers russo-ukrainiens, à l'issue desquels l'Ukraine et la Russie ont convenu d'organiser des "couloirs humanitaires" pour l'évacuation des civils des zones de combats. "Il reste 400 à 500 Français aujourd'hui en Ukraine", estime pour sa part Anne-Claire Legendre, porte-parole du minsitère des Affaires étrangères. 

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Jean Roche, patron de l'entreprise BETEN International implantée depuis 30 ans en Ukraine, explique  jeudi 3 mars sur franceinfo "se mobiliser au mieux pour évacuer les collègues" encore sur place. "On se mobilise du mieux qu'on peut pour évacuer nos collègues français, qui sont heureusement passés aujourd'hui de l'autre côté de la frontière [...] Il reste tous nos collègues ukrainiens qui sont sous les bombes, qui souffrent beaucoup aujourd'hui", déplore-t-il. 

Le chef d'entreprise s'inquiète tout particulièrement pour ses employés dans la ville de Marioupol, dont il dit avoir reçu "des messages absolument horribles" concernant la situation sur place. "Aujourd'hui, il n'y a plus d'électricité dans la ville. Ils sont pilonnés, assure Jean Roche. On est déjà presque dans la 3e Guerre Mondiale pour moi, c'est inadmissible" . Le patron de BETEN International dit être "mobilisé dès 6 heures du matin jusqu'à minuit, une heure le soir pour soutenir moralement" ses collègues sur place, et "savoir ce qui se passe exactement".

Des collaborateurs "terrés dans des abris"

Cet entrepreneur explique avoir "tout perdu" de son activité développée depuis 30 ans en Ukraine. "Tous les projets sont bien évidemment arrêtés parce qu'on ne peut plus du tout travailler, explique-t-il. Mes collaborateurs sont soit terrés dans des abris pour se protéger, soit sur les routes comme ma comptable, qui cherche désespérément à rejoindre la Moldavie. Je vais la suivre toute la nuit jusqu'au couvre-feu. Après, je lui donne des indications pour rentrer chez des amis et se cacher la nuit, pour s'abriter et se reposer".

"Traverser l'Ukraine aujourd'hui, ça relève du parcours du combattant, conclut Jean Roche. On espère qu'on va arrêter ce massacre".

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