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Guerre en Ukraine : "On va tous sur des sites internet pour voir quelles sont les aides", l'accueil des réfugiés en France s'inscrit dans le long terme

Environ 100 000 réfugiés ukrainiens sont accueillis en ce moment en France, et près de la moitié sont hébergés chez des particuliers. Mais cinq mois après le début du conflit, cet accueil longue durée devient un défi.

Article rédigé par franceinfo - Pierre Pillet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme portant un drapeau ukrainien lors d'une manifestation contre la guerre dans ce pays, à Paris, le 27 février 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Au huitième étage d'un immeuble parisien, accessible par l'ascenseur de service, Anastasia, réfugiée ukrainienne de 23 ans, nous fait découvrir la petite chambre qu'elle occupe sous les toits. "Il y a mes affaires, un lit, une douche, un lavabo, un bureau. C'est la chambre que Pauline me prête depuis trois semaines", nous dit elle.

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Pauline et son mari Nicolas logent Anastasia dans leur chambre de bonne jusqu'à la fin du mois d'août. Et tous les deux lui cherchent déjà une solution pour la suite.  "J'essaye en ce moment de l'aider à trouver une place comme jeune fille au pair pour la rentrée, explique Pauline, parce qu'elle aimerait bien avoir un logement et un petit peu de rémunération. Et puis poursuivre ses études, a priori à la Sorbonne. Et du coup, j'ai quelques contacts de famille qui pourraient être intéressés. J'espère que ça va aboutir."

De plus en plus difficile de trouver des familles d'accueil

C'est la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine que le couple accueille une personne réfugiée. "Elle est toujours souriante et elle ne rend pas l'atmosphère un peu triste pour la famille", ajoute Pauline. Et la famille d'accueil a tout fait pour que chacun puisse garder son indépendance : "Je pense que c'est important de préserver des moments d'intimité dans la famille, de garder un bon équilibre, pour que, dans la durée, tout le monde soit content. 

La jeune Ukrainienne est arrivée chez le couple grâce à l'association Coeur, pilotée par Isabelle Négrier. Malheureusement, déplore-t-elle, alors que le conflit en Ukraine entre dans son sixième mois, il est de plus en plus compliqué de trouver des familles d'accueil. 

"Ce qui pêche au bout d'un certain nombre de semaines ou de mois, ça peut être l'intimité de la famille qui est un peu mise à mal"

Isabelle Négrier, de l'assocation Coeur

à franceinfo


Autre facteur : "La fatigue de l'accueillant parce qu'il ne se sent pas du tout encadré, conseillé", avant de glisser : "On va tous sur des sites internet pour voir quelles sont les aides."

Et puis surtout, le dernier frein pour cet accueil dans la durée des réfugiés ukrainiens, souligne-t-elle, c'est un "problème de projection dans l'avenir", assure Isabelle Négrier : "Les gens ne voient pas l'issue de la guerre, donc il y a une grande incertitude sur la durée d'accueil. C'est ça, je pense le plus compliqué à gérer.

Le ministère du Logement se penche en ce moment sur un dispositif qui prévoit une aide de 150 à 200 euros pendant quelques mois pour les familles qui accueillent des Ukrainiens.

L'accueil des réfugiés ukrainiens en France, cinq mois après le début de la guerre : le reportage de Pierre Pilelt

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