Guerre en Ukraine : plus de 150 missiles ont été tirés sur l'Ukraine, annonce le porte-parole du ministère des Armées
Hervé Grandjean ajoute que "190 000 soldats russes sont déployés en Ukraine, avec six axes de pénétration vers le pays", depuis la Biélorussie, la Russie et la Crimée.
"Il y a plus de 150 missiles, soit des missiles de croisière, soit des missiles balistiques, qui ont été tirés sur l'Ukraine", affirme samedi 26 février sur franceinfo Hervé Grandjean, le porte-parole du ministère des Armées, qui parle d'une "offensive de très grande ampleur" menée par les Russes.
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franceinfo : Doit-on craindre que la capitale ukrainienne tombe aux mains des Russes dans les heures qui viennent ?
Hervé Grandjean : On ne peut pas le dire avec certitude. Ce qu'on sait, c'est que c'est une offensive de très grande ampleur qui est menée par les Russes. Il y a plus de 150 missiles, soit des missiles de croisière, soit des missiles balistiques, qui ont été tirés sur l'Ukraine. 190 000 soldats russes sont déployés en Ukraine, avec six axes de pénétration vers le pays : deux depuis la Biélorussie, deux depuis le flanc est de l'Ukraine, depuis la Russie, et deux depuis le flanc sud de l'Ukraine, depuis la Crimée. Les combats sont très âpres, il y a des forces russes dans Kiev. L'armée ukrainienne est très valeureuse mais il est vrai que le rapport de force est plutôt à l'avantage de l'armée russe. Il paraît assez clair que la volonté de la Russie est de changer le régime et les autorités aujourd'hui en place à Kiev. Nous verrons comment cela se passe dans les heures et les jours qui viennent.
Quels sont les moyens que la France peut déployer ou envoyer en Ukraine ?
D'abord, il y a un message de grande fermeté passé à l'égard de la Russie, avec le paquet de sanctions adoptées hier par les ministres des Affaires étrangères lors d'un conseil de l'Union européenne. Il y a un message de solidarité vis-à-vis des Ukrainiens, avec des aides financières annoncées par le gouvernement français, plusieurs centaines de millions d'euros. Il y a de l'aide humanitaire et aussi de l'aide militaire : nous livrons des équipements militaires à l'Ukraine, nous l'avons fait dans la période récente. Dans les dix années qui ont précédé ce conflit, c'est à peu près 100 millions d'euros d'armements qui ont été cédés à l'Ukraine, par exemple des patrouilleurs pour les garde-côtes en mer Noire, des missiles à vocation défensive de courte portée, pour équiper des frégates ukrainiennes. Depuis le début du conflit, nous avons reçu des demandes de la part des autorités ukrainiennes en matière d'équipements militaires, par exemple des équipements de protection individuelle ou des équipements de déminage. Nous examinons tout cela avec la plus grande acuité et la plus grande célérité. Nous aidons le plus possible les Ukrainiens.
Il n'y aura pas d'envoi de troupes françaises en Ukraine, mais il y en aura-t-il dans les pays voisins, qui appartiennent à l'Otan ?
C'est une décision du président de la République, qu'il a prise hier pendant le sommet de l'Otan. Nous allons renforcer très significativement notre dispositif militaire sur les pays du flanc est de l'Europe, sur les pays du pourtour de l'Ukraine et de la Russie. Deux axes majeurs ont été décidés par le président de la République. D'abord un axe en matière de force aérienne : nous allons, à partir du milieu du mois de mars, déployer quatre avions de chasse Mirage 2000 en Estonie, avec une centaine de militaires français de l'armée de l'air et de l'espace, pour des missions de police du ciel dans les pays baltes, pour des missions de défense aérienne. Et sans attendre mi-mars, nous avons, et les vols ont déjà commencé cette semaine, pris la décision de déployer chaque jour deux patrouilles de deux avions Rafale, avec un avion ravitailleur A330 MRTT. Ce sont des avions qui partent de France et qui vont faire là aussi des missions de police du ciel et de défense aérienne sur le flanc est de la Pologne. Dans le domaine terrestre, nous allons envoyer 200 soldats français en Estonie, aux côtés d'alliés danois et britanniques, et nous allons déployer 500 militaires français en Roumanie. Nous allons constituer un échelon précurseur d'un bataillon, et certainement d'autres alliés vont venir s'agréger à ce bataillon. Le message que nous passons avec ces déploiements est une réassurance : nous nous tenons aux côtés de nos alliés, aux côtés de leur défense pour la renforcer et pour prévenir toute velléité de la Russie d'aller au-delà de l'Ukraine.
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