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Guerre en Ukraine : que sait-on de la série d'explosions et d'incendies sur des sites militaires en Russie ?

Les explosions et incendies se multiplient en Russie depuis le début du mois d’avril, de façon mystérieuse pour le moment. De nombreux sites militaires touchés sont situés dans des villes près de la frontière avec l'Ukraine, mais aussi dans d'autres partie du pays.

Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un incendie dans le dépot de carburant à Belgorod, en Russie, le 1er avril 2022. (HANDOUT / RUSSIAN EMERGENCIES MINISTRY / AFP)

Il s'agit d'une véritable épidémie en Russie. Depuis une dizaine de jours, les "catastrophes industrielles", "accidents" et autres incendies inexpliqués sur des sites militaires se multiplient dans le pays. Il y en a pratiquement un par jour durant la dernière semaine d'avril. Au point que les autorités russes n'hésitent plus à parler ouvertement de "sabotages", sans oser admettre que c'est sans doute l'Ukraine qui est à l'œuvre dans cette campagne et qui vient porter la guerre sur le territoire russe lui-même.

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De nombreuses explosions à proximité de la  frontière

Certains de ces incendies ou explosions ont été causés par des attaques militaires en bonne et due forme. Ainsi l'incendie d'un dépôt de carburant à Belgorod à 35 km de la frontière avec l'Ukraine début avril est le résultat de tir de deux hélicoptères d'attaque.

Même si l'Ukraine n'a pas admis en être l'auteur, il ne fait guère de doute qu'elle était à la manœuvre. Nombre d'explosions ou d'incendies se concentrent d'ailleurs dans la région de Belgorod, sorte de nœud de redistribution logistique de la guerre russe vers le Donbass.

Dimanche 1er mai, un pont de chemin de fer était ainsi détruit un peu plus au nord de Belgorod, le gouverneur affirmant là qu'il s'agissait d'un "sabotage". Il y a une semaine, mercredi 27 avril, c'était un dépôt de munitions qui flambait en pleine nuit, toujours dans cette région. Deux jours plus tôt, la base logistique des carburants de l'armée russe à Briansk, située à une centaine de kilomètres au nord de la frontière ukrainienne, partait en fumée.

La zone frontalière n'est pas la seule concernée

Ce qui ajoute le mystère, c'est que les incendies et les explosions ne se sont toutefois pas limités aux régions frontalières de l'Ukraine. Lundi 2 mai, l'important complexe de poudres et explosifs de Perm a explosé : il fournissait le carburant des missiles et roquettes russes. Perm est situé dans l'Oural, à plus de 1 000 km à l'est de Moscou.

Plus près de la capitale russe, à Tver, le centre de recherche de la défense aérienne prenait subitement feu il y a dix jours. On a même vu le dépôt de carburant d'une base aérienne s'enflammer à Ussuriysk, sur le Pacifique cette fois, à quelques 10 000 km de l'Ukraine.

La piste des accidents est peu plausible

Reste une question, ou plutôt la "loi des séries" : et si ces incendies ne peuvent-ils être tout simplement des... accidents ? Il est vrai que les accidents industriels et autres incendies catastrophiques ne sont pas rares en Russie. Mais les lieux mêmes où se sont déclarés la plupart de ces sinistres laissent à penser qu'il s'agit bien d'attaques.

Par exemple, cinq centres de recrutements de l'armée russe dans cinq provinces différentes ont aussi été incendié et à Moscou même, les véhicules d'une bonne douzaine d'agents des services de renseignement russes, garés devant leur casernement ou ailleurs en ville ont été pareillement réduits en cendre. Difficile cette fois de parler d'accidents.

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