Guerre en Ukraine : la chaîne Russia Today suspend un propagandiste russe qui avait appelé à noyer des enfants ukrainiens
Les commentaires d'Anton Krassovski ont été jugés "dégoûtants" par Margarita Simonian, rédactrice en chef du média financé par l'Etat russe.
Cette sortie d'une violence rare lui a valu d'être suspendu d'antenne, dimanche 24 octobre. Le propagandiste Anton Krassovski avait appelé à tuer des enfants ukrainiens, jeudi, dans son émission "Antonymes" diffusée sur la chaîne YouTube de Russia Today. Son interlocuteur, l'écrivain Sergueï Lukyanenko, évoquait alors le cas des enfants de langue russe, qui considéraient l'Ukraine comme occupée par la Russie. "Ils devraient être noyés dans la rivière Tysyna", a réagi l'animateur. Avant d'ajouter, dans un sourire : "Ou alors, vous les mettez dans des huttes en pin (smerekova) et vous les brûlez."
Meanwhile on Russia's state-funded RT, director of broadcasting Anton Krasovsky suggests drowning or burning Ukrainian children, makes hideous comments about the rapes by Russian soldiers in Ukraine, says Ukraine should not exist and Ukrainians who resist Russia should be shot. pic.twitter.com/BGIaBNok4v
— Julia Davis (@JuliaDavisNews) October 23, 2022
La séquence a été très largement partagée sur les réseaux sociaux. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kuleba, s'est notamment saisi de l'affaire pour réclamer l'interdiction de RT dans le monde entier. "Si vous acceptez cette chaîne dans votre pays, c’est que vous appuyez ces propos", avait-il écrit à l'attention des gouvernements qui n'ont pas encore coupé la diffusion de RT. "Les appels agressifs au génocide n'ont rien à voir avec la liberté d'expression."
Quatre jours après la diffusion de cette séquence, Margarita Simonian, rédactrice en chef de Russia Today (RT), a finalement annoncé la fin de la collaboration avec Anton Krassovski, après ces commentaires "dégoûtants". L'extrait a également été supprimé des plateformes du média. Le président du Comité d'enquête russe, Alexander Balystri, a par ailleurs demandé à ses équipes de "vérifier" les déclarations du propagandiste et de rédiger un rapport. Un député de Russie unie, Dmitry Savelyev, avait également réclamé des sanctions sévères contre Anton Krassovski, accusé de "fournir à l'ennemi une véritable bombe nucléaire informative".
"Je suis vraiment désolé d'avoir ignoré la ligne à propos des enfants", a ensuite écrit l'intéressé, dans un court message. "Je m'excuse auprès de tous ceux qui ont été choqués par cela (...). J'espère que vous me pardonnerez", a ajouté cet ancien opposant à Vladimir Poutine et défenseur des droits LGBT, qui avait finalement rejoint RT en octobre 2020, pour y défendre une ligne dure en cohérence avec le Kremlin. En mars dernier, Anton Krassovski avait déjà souhaité la "mort de tous les Ukrainiens", dans une interview diffusée par RT. Sans faire de vagues à l'époque.
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