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Témoignage "Il n'y a pas de pardon possible" : la colère d'une jeune Ukrainienne dont le père a été fait prisonnier par les Russes à Marioupol

Le père d'Ania était l'un des derniers soldats ukrainiens à résister dans l'usine d'Azovstal, désormais sous contrôle de l'armée russe. Elle s'inquiète du sort qui sera réservé aux prisonniers comme son père alors que ces derniers ont été transférés par les forces russes à Novoazovsk.

Article rédigé par franceinfo - Valérie Crova, Laurent Macchietti
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'usine Azovstal, à Marioupol, le 10 mai 2022. (STRINGER / AFP)

Cela fait bientôt trois mois qu'Ania n'a pas revu son père, l'un des derniers irréductibles qui ont quitté l’usine d'Azovstal, bastion de la résistance des forces ukrainiennes désormais sous contrôle russe. Colonel dans l'armée ukrainienne, plusieurs fois décoré, Hermann s'est retranché dans le site des obstacles dès les premiers jours de l'occupation de Marioupol, sa ville natale.

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"Mon père a fait beaucoup de guerres, explique-t-elle. Il a fait son service militaire en Irak, puis il est allé dans le Donbass, en 2014. Quand il s'est retrouvé à Azovstal, il a trouvé cela terrifiant."

Nourri à l'eau et à la bouillie, une fois par jour

Ania marche sur les pas de ses parents, tous les deux militaires, et elle s'est engagée dans les forces armées ukrainiennes. Un honneur pour la jeune femme de 19 ans qui voue une admiration sans bornes à son père : "Il est toujours prêt à aller jusqu'au bout", souligne-t-elle, fière. Depuis les sous-sols de l'usine Azovstal, alors qu'il vivait sous les pilonnages incessants de l'armée russe, son père a réussi à lui envoyer quelques photos. "Il a beaucoup maigri et il ne mangeait qu'une fois par jour, soupire Ania. C'était de la bouillie avec de l'eau. J'ai supprimé certaines photos car je ne peux pas les regarder, cela me fait trop mal." 

"C'était un homme grand et majestueux... Maintenant, il n'a plus que la peau sur les os."

Ania

à franceinfo

Ania a vécu la reddition des derniers combattants d'Azovstal comme un soulagement, mais elle s'inquiète du sort qui leur sera réservé après qu'ils ont été transférés par les forces russes à Novoazovsk, dans le Donbass occupé. "J'aimerais que la situation soit résolue le plus vite possible, espère-t-elle. Et qu'on les échanges contre d'autres prisonniers. Ils ont déjà trop souffert, sans rien à manger, sans leur proche."

"Il n'y a pas de pardon possible"

À l'image de cette jeune femme d'apparence réservée, c'est toute une génération qui veut faire payer à son voisin le prix de son agression. "Je suis prête pour la relève : il n'y a pas de pardon possible pour ceux qui sont de l'autre côté, en Russie, et on ne peut pas leur pardonner ce qu'ils ont fait aux femmes et aux enfants", conclut Ania dans son uniforme, déterminée à défendre sa terre.

Marioupol : le témoignage d'Ania recueilli par Valérie Crova et Laurent Macchietti

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