Italie : Matteo Salvini crée la polémique en contestant les sanctions contre la Russie
Le leader d'extrême droite estime que les sanctions ont plus pénalisé l'Europe que la Russie. "Il est essentiel de repenser la stratégie pour sauver les emplois et les entreprises en Italie", estime-t-il.
Matteo Salvini a allumé une mèche. Le dirigeant du parti italien d'extrême droite La Ligue a créé la polémique dimanche 4 septembre, en mettant en doute l'efficacité des sanctions européennes prises à l'encontre de la Russie pour sanctionner l'invasion de l'Ukraine. "Plusieurs mois se sont écoulés et les gens paient leurs factures deux fois, voire quatre fois plus cher", a-t-il déclaré à la radio RTL.
"Après sept mois, la guerre continue et les coffres de la Fédération de Russie se remplissent d'argent."
Matteo Salvinià la radio RTL
"Nous avons besoin d'un bouclier européen" pour protéger entreprises et familles, comme lors de la pandémie de Covid, a-t-il réclamé dans la foulée lors d'un débat organisé dans le cadre du Forum économique The European House-Ambrosetti à Cernobbio, dans le nord de l'Italie. "Si nous voulons aller de l'avant avec les sanctions, faisons-le, nous voulons protéger l'Ukraine, mais je ne voudrais pas qu'au lieu de nuire aux sanctionnés, nous nous nuisions à nous-mêmes", a-t-il nuancé.
"Mauvais calcul"
"Les sanctions fonctionnent-elles ? Non. A ce jour, ceux qui ont été sanctionnés sont gagnants, tandis que ceux qui ont mis en place les sanctions sont à genoux", avait-il tweeté la veille. "De toute évidence, quelqu'un en Europe fait un mauvais calcul : il est essentiel de repenser la stratégie pour sauver les emplois et les entreprises en Italie", avait-il lancé.
Le sanzioni stanno funzionando? No.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) September 3, 2022
A oggi chi è stato sanzionato sta guadagnando, mentre chi ha messo le sanzioni è in ginocchio.
Evidentemente qualcuno in Europa sta sbagliando i conti: ripensare la strategia è fondamentale per salvare posti di lavoro e imprese in Italia. pic.twitter.com/G2AgnTMrjB
Enrico Letta, chef du Parti démocrate, l'un de ses principaux adversaires dans la campagne en cours pour les législatives du 25 septembre, a aussitôt riposté dans un tweet : "Je crois que Poutine ne l'aurait pas dit mieux." Ce sont des déclarations "irresponsables" qui "risquent de causer de très graves dommages à l'Italie, à notre fiabilité et à notre rôle en Europe", a-t-il asséné devant la presse en marge du forum organisé sur les rives du lac de Côme.
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