"J'ai préparé ma valise d'urgence" : en Ukraine, les habitants de Zaporijjia entre résignation et peur devant la menace nucléaire
Les six réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous occupation russe, ont été coupés deux fois cette semaine du réseau électrique à la suite de bombardements.
L’Agence de l’énergie atomique demande une zone d’exclusion militaire alors qu’à Zaporijjia, à une soixantaine de kilomètres à vol d’oiseau de la centrale, on se prépare au pire. ll y a les fatalistes : "Je n'ai rien préparé, ça n'a pas de sens. 99 % de l'humanité n'a pas moyen de se protéger de cette probable catastrophe". Ceux qui ont prévu le minimum au cas où : "Nous avons des pastilles d'iode à la maison, pour la thyroïde. Mais on n'a rien fait d'autre."
Et il y a Irina, la soixantaine. Comme beaucoup d'habitants de Zaporijia, elle a anticipé un départ précipité. "J'ai préparé ma valise d'urgence comme tout le monde en ce moment. J'y ai mis des produits hygiéniques, les médicaments indispensables, des chargeurs et puis des documents administratifs."
Les autorités aussi envisagent le pire
Le risque nucléaire a toujours été pris en compte et les plans de secours datent de l'ère soviétique. Ils ont d'ailleurs servi de base pour la mise au point des dernières procédures d'urgence. "Depuis le début de la guerre, ce plan d'urgence est mis à jour quotidiennement en fonction de la situation, explique Volodymyr Martchouk, responsable des affaires internes de la région de Zaporijia. L'armée le modifie régulièrement pour que les voies d'évacuation ne gênent pas les convois militaires." "Nos abris ont été construits quand l'URSS se préparait à la guerre nucléaire contre les Etats-Unis", poursuit-il.
"Tous les habitants, dans un rayon de 50 kilomètres autour de la centrale, ont reçu des pastilles d'iode. En cas de danger, et quand l'ordre sera donné, ils seront prêts à les prendre pour se protéger."
Volodymyr Martchoukà franceinfo
Les abris antinucléaires de Zaporijia peuvent accueillir environ 300 000 personnes. Avant le début de la guerre, il y avait deux fois plus d'habitants dans la ville.
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