Mobilisation en Russie : le secret autour de l'alinéa 7 du décret suscite de nombreuses interrogations
Il ne figure dans aucune version consultable du texte. Interrogé à ce sujet, le Kremlin a précisé que ce point concernait le nombre de réservistes potentiellement mobilisables. Ce qui a, fort logiquement, relancé l'intérêt des observateurs.
C'est loin d'être un détail. Au lendemain de l'allocution de Vladimir Poutine, jeudi 22 septembre, la presse et les observateurs russes continuent de s'interroger sur le contenu de l'article 7 du décret de mobilisation (en russe), dont le contenu est classifié. La version disponible sur le portail juridique se contente de la simple mention "à usage officiel", entre les alinéas 6 et 8. Une omission rapidement repérée par de nombreux observateurs, à commencer par la politologue russe Ekaterina Schulmann, très populaire et suivie. "Le paragraphe 6 est immédiatement suivi du paragraphe 8", a ironisé cette dernière après la diffusion du texte. "Peut-être est-ce un secret, ou peut-être ont-ils juste oublié."
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a évidemment été interrogé sur cet alinéa-mystère. "Je ne peux pas révéler" son contenu, a-t-il répondu, précisant toutefois qu'il y était question du nombre de mobilisés. "La seule chose que je peux vous dire, c'est que nous parlons bien de 300 000 personnes", a-t-il ajouté, en reprenant l'objectif officiel de mobilisation annoncé par Sergueï Choïgou, ministre de la Défense. De quoi relancer, malgré tout, les inquiétudes sur le contour réel de la mobilisation décrétée par Vladimir Poutine, alors que les premières convocations sont délivrées.
Le journal Novaïa Gazeta, citant une source au sein de l'administration présidentielle, a affirmé que cet alinéa (en russe) permet au ministère de la Défense d'appeler jusqu'à "un million de personnes". L'information a aussitôt été qualifiée de "mensonge" par Dmitri Peskov, cité par plusieurs agences russes (en russe). De son côté, Novaïa Gazeta souligne que la catégorie "à usage officiel" correspond au plus haut niveau des documents classifiés, et que plusieurs de ses sources ministérielles étaient également dans l'incapacité de consulter cet article. A ce stade, il est donc difficile d'en savoir davantage.
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